La N-VA veut faire face aux taux bas sur les livrets d’épargne : « Les épargnants méritent une meilleure protection »

Ces derniers mois, la Banque centrale européenne a fortement relevé ses taux afin de lutter contre l’inflation. Cela se traduit par une hausse des taux sur les emprunts, immobiliers notamment, mais pas ou peu sur les livrets d’épargne. La N-VA ne trouve pas cela normal. « Les gens voient leur épargne durement gagnée fondre comme neige au soleil. Cela crée l’incertitude ; il nous faut donc agir », estime le chef de groupe N-VA Peter De Roover, qui a introduit une proposition de loi visant à établir un lien entre les taux de la BCE et les taux des comptes d’épargne.

Les banques belges ont placé quelque 250 milliards d’euros de liquidités excédentaires auprès de la BCE dernièrement. Elles y bénéficient d’un taux de 3,25 %, soit 8 milliards d’euros de revenus. « Les épargnants n’en bénéficient pratiquement pas », dénonce De Roover. La N-VA propose donc de lier le taux minimal sur les livrets d’épargne au taux de la BCE dont bénéficient les banques. « Si la différence ne pouvait pas dépasser les 2 %, par exemple, les banques devraient proposer un taux d’au moins 1,25 %, soit près du double du taux moyen actuel pratiqué par les grandes banques. Cela offrirait plus de sécurité aux épargnants et protégerait leur pouvoir d’achat. »

Concurrence insuffisante

Les nouvelles taxes bancaires récemment mises en place nuisent également à l’épargne. « Sous la Vivaldi, les taxes des banques belges ont été augmentées, comme la contribution au système de garantie des dépôts. Les taxes bancaires fédérales sont proportionnellement élevées, et ce sont les épargnants qui en font les frais », poursuit De Roover. « Le manque de concurrence dans le secteur bancaire belge n’aide pas non plus et n’incite pas les banques à augmenter leurs taux. Il est essentiel pour les autorités de veiller à ce que la libre concurrence puisse jouer son rôle. »

Jouer avec le feu

À travers cette proposition, la N-VA souhaite également éviter une fuite des dépôts. « Si l’on abandonne les épargnants, ils risquent d’aller voir ailleurs, ce qui entraînerait de graves problèmes de liquidités. Maintenir artificiellement des taux d’épargne trop bas, c’est jouer avec le feu », conclut De Roover.

La N-VA va déposer une proposition de loi à la Chambre afin d’ancrer le lien entre les taux de la BCE et les taux sur les livrets d’épargne.