Peu de réfugiés ukrainiens travaillent à cause d’une politique d’allocations trop généreuse

24 mai 2023
vluchteling

Aux Pays-Bas, près de 80 % des réfugiés ukrainiens en âge de travailler le font, la moitié via des agences d’intérim. En Belgique, ce taux est anormalement bas. Seul un quart des 65 000 réfugiés ukrainiens ont travaillé l’année dernière. Pourquoi ? Pas en raison d’un handicap linguistique ou d’une pénurie d’emplois, mais à cause d’une politique d’allocations beaucoup trop généreuse. « Nous devons réduire le montant du revenu d’intégration, comme aux Pays-Bas », estime le député fédéral Theo Francken.

Theo Francken : « Aux Pays-Bas, les réfugiés ukrainiens ne perçoivent que 60 % du montant dont ils bénéficient en Belgique. Il est donc beaucoup plus intéressant de trouver un emploi. J’avais mis en garde dès le départ. Le choix du gouvernement fédéral d’octroyer un équivalent de revenu d’intégration à tout réfugié ukrainien fut une erreur historique. Nous proposons de réduire les montants du revenu d’intégration pour les réfugiés ukrainiens au niveau néerlandais, soit jusqu’à 270 euros par mois pour les adultes et 230 euros pour leurs enfants mineurs lorsqu’ils sont pris en charge par les autorités. Il est vrai que ce ne sont pas des montants élevés, mais ils ne doivent pas l’être. Il y a du travail. Nous devons accompagner les réfugiés ukrainiens dans cette direction. »

Juridiquement possible

Theo Francken a ardemment défendu cette proposition au sein de la commission Intérieur de la Chambre mais n’a pu empêcher son rejet par les partis de la majorité Vivaldi. D’après les partis de la majorité, un système distinct pour les réfugiés ukrainiens serait impossible. Theo Francken n’est pas d’accord : « Il est juridiquement possible d’accorder un montant inférieur aux réfugiés ukrainiens. Ils bénéficient en effet d’un statut de protection temporaire distinct. On s’abrite derrière un prétendu raisonnement juridique pour ne pas avoir à parler du fond. »

Bruxelles doit également se réveiller

La problématique est la même à Bruxelles. Elle est même pire, puisque seuls 10 % des Ukrainiens y travaillent... Le député bruxellois Gilles Verstraeten explique : « Nous ne pouvons pas changer le système de revenu d’intégration depuis Bruxelles, mais il faut absolument faire quelque chose par rapport à ce chiffre de 10 % ! Nous devons voir si nous ne pouvons pas rendre obligatoire l’inscription chez Actiris, comme en Flandre avec le VDAB Le Vlaamse Dienst voor Arbeidsbemiddeling en Beroepsopleiding (VDAB), c’est-à-dire le service flamand pour l’emploi et la formation professionnelle, est un service public flamand qui rassemble l’offre et la demande sur le marché de l’emploi et qui a essentiellement pour mission de faire office d’intermédiaire pour les demandeurs d’emploi et de les aider à trouver du travail. Depuis la réforme de l’État de 1989, les services de l’emploi relèvent des régions et la formation professionnelle est une compétence communautaire. Le pendant wallon du VDAB est le Forem et le pendant bruxellois est Actiris. VDAB , adopter une approche plus systématique et aborder plus souvent les personnes concernées. Cela vaut d’ailleurs pour tous les inactifs de Bruxelles, Ukrainiens ou non. Je vais continuer d’insister auprès de la ministre pour que l’on agisse au niveau d’Actiris. »

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