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Réforme de la facture d’énergie : les chiffres ne sont pas clairs et le citoyen paie deux fois

Pour la première fois, la Chambre a abordé la proposition du gouvernement de réforme de la facture d’énergie. Les discussions n’ont toutefois pas permis de faire la lumière sur les chiffres. Le chef de groupe Peter De Roover s’indigne : « Il y a deux semaines, la réforme allait coûter 761 millions d’euros, mais aujourd’hui, elle doit rapporter 30 millions. Le gouvernement n’apporte aucune preuve. Qui y croit encore ? »
Les discussions relatives à la réforme des accises ont commencé plus tôt dans la journée par un débat avec la secrétaire d’État au Budget Alexia Bertrand, qui a refusé de transmettre au parlement les calculs de l’impact budgétaire de la réforme. Elle avait précédemment affirmé dans les médias que l’impact serait positif, ce qui a fait froncer les sourcils tant dans l’opposition que dans la majorité.
Contraire à la logique élémentaire
« Le budget augmente mais les citoyens vont payer moins cher pour leur facture d’énergie si l’on en croit la Vivaldi. C’est contraire à la logique la plus élémentaire. C’est l’un ou l’autre », estime De Roover. « Le refus de la secrétaire d’État Bertrand de publier les chiffres montre que sa comptabilité est quelque peu originale. Nous restons dans l’incertitude, tout comme les citoyens et les entreprises. Personne ne sait où nous en sommes. »
Le gouvernement se croit plus riche qu’il ne l’est
Si De Roover admet que le projet de loi contient plusieurs éléments positifs, il précise que le gouvernement se croit plus riche qu’il ne l’est sur la base d’éléments qui n’ont rien à voir avec la facture d’énergie.
961 millions d’euros de déficit supplémentaire
Si l’on se penche sur la réforme de la fiscalité en tant que telle, on constate que le fisc va percevoir 1,5 milliard d’euros de moins du fait de la baisse de la TVA et 544 millions d’euros de plus du fait de la réforme des accises. Résultat : un déficit structurel supplémentaire de 961 millions d’euros par an sur la base des prix actuels de l’énergie, pour un déficit budgétaire fédéral qui s’élève déjà à 24 milliards d’euros cette année.
Le citoyen paie deux fois
De Roover conclut : « La réforme de la fiscalité sur l’énergie repose sur des chiffres que personne ne peut voir. Le gouvernement se montre par ailleurs malhonnête quant à la facture que le citoyen va devoir payer deux fois, une fois à travers des accises plus élevées et une deuxième fois à travers la dette publique qu’il lui faudra rembourser. Voilà qui explique certainement cette absence totale de transparence. »