Manque de transparence sur l’immense budget de l’asile : la Cour des comptes rappelle le gouvernement De Croo à l’ordre

11 janvier 2023
Budget : le gouvernement ne touche pas au pouvoir d’achat

La Cour des comptes a soigneusement examiné les comptes de Fedasil, l’agence chargée de l’accueil des demandeurs d’asile. Elle a notamment remarqué qu’aucune provision n’avait été constituée pour payer les astreintes qui pèsent sur l’agence et qui pourraient s’élever à plusieurs dizaines de millions d’euros. Les dépenses de l’agence n’ont par ailleurs pas été suffisamment contrôlées. Plus de 42 millions d’euros de factures sortantes n’ont en effet fait l’objet d’aucune vérification. Les députés fédéraux Theo Francken et Sander Loones réclament davantage de transparence et un véritable changement en matière de politique d’asile. « Aucune véritable solution n’est apportée. C’est intenable sur le plan financier, logistique et social », expliquent les deux députés. 

Fedasil reçoit actuellement des montants records de la part des autorités fédérales. Au total, pas moins de 682 millions d’euros lui ont été alloués pour l’année prochaine, un montant qui devrait encore augmenter au cours de l’exercice. Et pourtant, Fedasil ne parvient pas à remplir sa mission, les demandeurs d’asile ayant droit à l’accueil ne recevant pas de lit faute de places et de personnel. Fedasil cumule donc les condamnations judiciaires au paiement d’astreintes.

Aucun budget prévu pour les astreintes

C’est précisément du fait de ces astreintes que la Cour des comptes estime que Fedasil aurait dû mettre au moins 10 millions d’euros de côté. Elle ne l’a pas fait. « Des recours sont certes en cours, mais elles finiront bien par devoir être payées. Je n’ose imaginer l’ampleur de la tempête dans l’opinion publique si cela devenait réalité et que ces montants devaient être payés », explique Theo Francken.

42 millions d’euros de factures non contrôlées

Un deuxième point soulevé par la Cour des comptes est le contrôle insuffisant des dépenses. « Fedasil dispose d’un budget énorme, dont elle reverse une grande partie à des partenaires externes chargés d’organiser l’accueil. En 2021, il s’agissait de 61 % de la dotation totale, soit 342 millions d’euros. Plus de 42 millions d’euros de factures n’ont pourtant jamais été vérifiés. La Cour des comptes ne peut donc exclure des dépenses injustifiées de ces partenaires externes. Une façon de faire totalement irresponsable. Nous avons déjà le pire budget d’Europe, et il apparaît maintenant que la comptabilité n’est pas suffisamment claire et que des dépenses supplémentaires vont venir s’ajouter », déplore Sander Loones.

Intenable sur le plan financier, logistique et social

Les deux députés réclament plus de transparence et un véritable changement au niveau de la politique d’asile belge et européenne. « On n’apporte aucune véritable solution actuellement. C’est totalement intenable sur le plan financier, logistique et social. Les seuls qui refusent de le voir sont les partis de la Vivaldi. Le prochain gouvernement devra changer radicalement d’approche », concluent Sander Loones et Theo Francken.

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