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Bart De Wever : « C’est le confédéralisme ou rien »
Dans De Ochtend, le président de la N-VA Bart De Wever a décrit sa stratégie pour 2024 : « Je n’accepterai de parler avec le PS que d’une seule chose : le Confédéralisme Si nous voulons changer quelque chose structurellement, nous devons changer les structures. Le confédéralisme est le changement structurel qui devrait être opéré en Belgique. Dans une confédération, la Flandre et la Wallonie auraient toutes les compétences. Elles les exercent elles-mêmes, mais peuvent également décider de gérer conjointement certaines compétences au niveau confédéral, dans leur intérêt respectif. La logique est complètement inversée : au lieu de transférer certaines compétences du niveau fédéral à la Flandre et à la Wallonie, les compétences peuvent être cédées au niveau confédéral. La collaboration forcée est remplacée par une collaboration volontaire. Devoir devient vouloir. On structure à partir du bas au lieu de scinder à partir du haut. Le confédéralisme équivaut dès lors à décider ensemble ce que nous souhaitons faire conjointement. confédéralisme . Il va falloir prendre position. Sinon, il en sera fini de notre prospérité d’ici quelques années. En Flandre également. Je le dis donc clairement : il est temps de choisir. »
Après les élections de 2024, Bart De Wever ne veut plus s’asseoir à la table des négociations avec le PS qu’à condition d’y aborder la question du confédéralisme. « Poursuivre la politique actuelle serait la pire chose à faire pour la Flandre. Nous nous retrouverions comme l’orchestre du Titanic. Nous devons enfin oser faire face. Cela comporte des risques, mais c’est le seul moyen de nous sauver. »
De pire en pire
L’analyse de la situation par Bart De Wever est très inquiétante. « Nous sommes dans la pire position du monde industrialisé. Les autorités prennent en moyenne 55 % de nos salaires. Nous ne pouvons plus rien faire au niveau des dépenses. Nous avons le pire budget d’Europe, et cela ne va pas en s’améliorant. »
Le bateau coule et personne ne bouge
Cette détérioration s’observe surtout au niveau de la Sécurité sociale En Belgique, la sécurité sociale relève jusqu’à aujourd’hui du fédéral. Les principaux piliers de la sécurité sociale belge sont l’assurance maladie-invalidité (INAMI), les pensions, l’assurance-chômage et les allocations familiales, sans oublier les maladies professionnelles, les accidents du travail et les vacances annuelles. Certains partis flamands prônent depuis longtemps le transfert de (grands pans de) la sécurité sociale aux régions et communautés. sécurité sociale . « En 2013, nous y avons consacré 99 milliards d’euros ; l’an prochain, ce sera plus de 150 milliards, sans oublier la bombe des retraites qui va tôt ou tard nous exploser à la figure. 20 milliards d’euros viendront s’y ajouter chaque année. Le bateau est en train de couler et personne ne bouge. »
Il est temps de faire le ménage
Pour De Wever, il est temps de faire face à la réalité. « Nous allons devoir travailler plus longtemps pour obtenir une pension. Il va falloir supprimer tous ces régimes de pension favorables et, à terme, les pensions élevées des fonctionnaires. Nous allons devoir faire le ménage au niveau de l’aide médicale urgente accordée aux nouveaux arrivants, des allocations de chômage infinies, du statut d’artiste, etc. Nous devons nous assurer que les générations qui ont fait la prospérité de la Flandre puissent profiter de leurs vieux jours. »
Le PS, syndicat des passifs
Pour De Wever, rien de tout cela ne pourra être résolu dans un contexte fédéral. « Les gens doivent prendre conscience de la gravité de la situation et du fait que le PS organise tout cela de manière délibérée. Le PS adore les crises, car les autorités dépensent alors de l’argent. Magnette lui-même me l’a dit. Mais pendant ce temps, l’épargne des travailleurs flamands fond et remplit les puits des inactifs. Il existe un syndicat des passifs, de ceux qui refusent les réformes et pensent que nous pouvons continuer comme cela encore longtemps. Ce syndicat, c’est le PS. Ce n’est plus possible. »
De Croo, l’empereur sans habits
« Le PS insulte à tel point les électeurs productifs flamands qu’à terme, il les pousse vers les extrêmes. C’est d’ailleurs son but, car il préfère gouverner avec des petits partis flamands. Ils se retrouvent alors tous à courber l’échine pour trouver une majorité – mais pas du côté flamand – dont le PS est le patron. Et un Flamand peut siéger au 16, rue de la Loi, comme De Croo, qui n’est au final qu’une marionnette. C’est désolant. L’empereur est sans habits », lance De Wever.
Jouer à Saint-Nicolas au cimetière
« Si la Wallonie veut mener une politique semi-communiste, ou entièrement communiste avec le PTB, elle peut le faire, mais de son côté. Pour notre part, nous voulons protéger notre prospérité acquise à travers notre productivité et notre travail acharné. Tel est notre premier devoir : agir en bon père de famille. Il y aura toujours des problèmes de société et nous devrons essayer de les résoudre, mais ce ne sera pas possible si nous vivons structurellement et systématiquement au-dessus de nos moyens. On finirait alors par tout perdre. On ne peut pas jouer à Saint-Nicolas dans un cimetière. En Flandre, nous tablons sur un budget sain d’ici 2027. Pendant ce temps, la Vivaldi doit remettre un budget trafiqué qui reste malgré tout le pire d’Europe », dénonce De Wever.
It’s a time for choosing
Bart De Wever a un message clair pour les citoyens qui voteront en 2024 : « Ne votez plus pour les partis qui vous disent ce qu’il faut faire avant les élections mais finissent par accepter le statu quo une fois les élections passées, comme en 2019. Faites en sorte qu’il ne soit plus possible de former un nouveau gouvernement Vivaldi et que les partis qui l’ont fait malgré tout et ont placé les Ecologistes aux commandes de notre politique énergétique reçoivent une bonne leçon et n’osent plus jamais recommencer. Tout sera alors possible. »
« Ce pays est totalement exsangue », conclut De Wever. « It’s a time for choosing, il est temps de faire des choix. »