La Cour des comptes sans pitié pour la sécurité sociale : « La situation devient intenable »

7 novembre 2022
Björn Anseeuw

D’après le rapport de la Cour des comptes, notre Sécurité sociale En Belgique, la sécurité sociale relève jusqu’à aujourd’hui du fédéral. Les principaux piliers de la sécurité sociale belge sont l’assurance maladie-invalidité (INAMI), les pensions, l’assurance-chômage et les allocations familiales, sans oublier les maladies professionnelles, les accidents du travail et les vacances annuelles. Certains partis flamands prônent depuis longtemps le transfert de (grands pans de) la sécurité sociale aux régions et communautés. sécurité sociale est sous forte pression. Les dépenses ne sont couvertes par les cotisations sociales qu’à hauteur d’un peu plus de 50 %, le nombre de malades de longue durée explose et la facture des pensions est en train de dérailler, surtout pour la SNCB et Infrabel. « Le système est sur le point de chavirer », explique le député fédéral Björn Anseeuw, « mais le gouvernement De Croo ne fait rien. »

L’année dernière, les autorités belges ont dû ajouter 46,7 milliards d’euros pour payer la facture de la sécurité sociale. Seuls 55 % des coûts sont en effet couverts par les cotisations sociales. Dans un monde idéal, ce taux serait de 100 %. « Une situation intenable », estime Anseeuw, « car ces mêmes autorités font face à un déficit budgétaire structurel qui ne fait qu’empirer. La seule façon de préserver notre sécurité sociale est de mettre et maintenir plus de gens au travail. Et c’est précisément là que le bât blesse pour le gouvernement De Croo. »

L’inactivité reste intéressante

Le gouvernement De Croo excelle à rendre l’inactivité intéressante. « Avec une triple hausse des allocations de chômage et une augmentation du revenu d’intégration de plus de 10 %, le gouvernement De Croo n’a fait que réduire la différence entre l’activité et l’inactivité, au détriment de la sécurité sociale. Et ce, de deux manières : moins de personnes au travail, c’est plus de dépenses sous la forme d’allocations et moins de revenus puisque moins de personnes cotisent », explique Anseeuw.

Le nombre de malades de longue durée augmente

Le nombre de malades de longue durée n’a lui aussi fait qu’augmenter alors que leur activation constituait l’un des grands chantiers de la Vivaldi. Entre 2019 et 2021, le nombre de jours d’indemnisation pour invalidité a augmenté de pas moins de 11,9 millions.

Bêtisier

La Cour des comptes s’interroge également sur la façon dont le gouvernement fédéral calcule les recettes de la lutte contre la fraude fiscale. « D’après le rapport, ces recettes sont très douteuses. Pour 22 des 30 mesures, aucuns chiffres fiables ne peuvent être présentés », explique Björn Anseeuw, qui qualifie le cahier d’observations de réel bêtisier.

La facture des pensions augmente

Les autorités fédérales doivent également dépenser de plus en plus pour payer la facture des pensions de la SNCB et d’Infrabel. « Ce n’est pas bien compliqué à comprendre », explique le député fédéral Wim Van der Donckt. « Une carrière complète à la SNCB est constituée après 36 ans seulement et le personnel roulant peut partir à la retraite dès 55 ans, ce que beaucoup font. Une anomalie par rapport aux systèmes de pension des autres collaborateurs statutaires de la SNCB et des travailleurs d’autres secteurs qui doivent travailler beaucoup plus longtemps. Il est grand temps d’harmoniser l’ensemble des systèmes de pension et de donner une bouffée d’oxygène à notre sécurité sociale. »

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