« Une situation inacceptable ». La Défense veut des drones armés, Vivaldi s’y oppose

26 octobre 2022
Peter Buysrogge

La guerre en Ukraine démontre que l’utilisation de drones sur le champ de bataille international est devenue une nouvelle réalité. Malgré l’avis de l’état-major, une majorité de la Chambre a rejeté la proposition de Peter Buysrogge concernant l’armement des nouveaux drones de l’armée belge. « La Défense parle d'avantages indéniables pour la mise en œuvre d’opérations militaires de manière efficace et efficiente. Elle soutient notre proposition et sort tous les arguments pour rendre l’armement possible. Il est donc incompréhensible que les partis de la majorité aient rejeté cette proposition », déclare le député Peter Buysrogge.

En 2019, notre pays a décidé d’acquérir des drones SkyGuardian. Les véhicules non habités sont capables de voler très longtemps et très haut pour un coût limité. L’ancien ministre de la Défense, Steven Vandeput (N-VA), avait à l’époque inclus la possibilité de les armer. L’avis technique de l’état-major souligne à nouveau que ces appareils sont conçus à cette fin.

Pas de « killer drone »

La Vivaldi a toutefois refusé pour des raisons éthiques. La gauche confond en fait l’utilisation de drones armés avec celle des « killer drones », qui sélectionnent et attaquent leurs cibles eux-mêmes et sans intervention humaine. « Le SkyGuardian n’est techniquement pas capable d'actions automatiques ou autonomes en termes d’utilisation d’armes. Cette comparaison ne tient donc pas la route. Plus encore, comparé à un avion de chasse, le largage d’un même type de munitions se fera beaucoup plus près de la cible. Le risque de dommages collatéraux est ainsi réduit », poursuit Peter Buysrogge.

Plus éthique et plus efficace

D’après la Défense, l’armement de drones n’est pas seulement possible techniquement et juridiquement, il l’est aussi d'un point de vue tactique militaire et peut-être même éthiquement préférable puisqu’il s’agit de munitions de précision comme sur un F-16. En outre, dans le cadre de certaines missions, l’utilisation d'un SkyGuardian armé est parfois même plus efficace qu’une combinaison avec un chasseur-bombardier armé.

L’armée ne peut pas rater le coche

La guerre en Ukraine démontre que nous ne voyons encore que la partie émergée de l’iceberg. Dans un très grand nombre de missions, les drones sont un bon complément aux ressources actuelles, voire un changement révolutionnaire. « Nous ne voyons donc pas les drones comme une sorte d'arme miracle, mais nous ne devons pas sous-estimer leur rentabilité et leur menace. Dans le monde actuel, leur implication est d’importance capitale. Nos alliés et malheureusement nos adversaires aussi utilisent le plein potentiel de ces appareils. Notre armée ne peut pas louper le coche. »

Une situation inacceptable

« En ce moment, des personnes innocentes sont tuées en Europe par des drones livrés par le régime iranien. C’est inacceptable que la majorité prenne cette décision dans le cas présent, en particulier explicitement contre l’avis de l’état-major », souligne Buysrogge. Il appelle les partis du gouvernement à revoir urgemment sa proposition. « Vu le contexte international, il faut arrêter d’être naïf. »

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