La N-VA opposée à l’idée de réparations pour le passé colonial

27 octobre 2021
Tomas Roggeman

Le rapport de la Commission spéciale Passé colonial évoque des indemnités aux afrodescendants, des subventions à des associations, des bourses d’études et même des arriérés de loyer pour les territoires occupés au Congo. « Avec une telle approche, nous aurions nous aussi des comptes à régler avec presque tous les autres pays d’Europe », explique le député fédéral Tomas Roggeman.

Mercredi, la Chambre a publié le rapport d’avancement des experts de la Commission spéciale Passé colonial. Ce rapport de plus de 600 pages a suscité de nombreuses réactions. La N-VA émet des réserves sur différentes propositions du rapport. Le député fédéral Tomas Roggeman explique : « Nous sommes opposés aux réparations. Si nous devons payer des loyers pour les territoires occupés au Congo, comme suggéré dans le rapport, nous aurions alors nous aussi de nombreux comptes à régler avec presque tous les autres pays d’Europe. Les chapitres relatifs au racisme sont par ailleurs empreints de cancel culture. De l’humour sur les biscuits en forme de petites mains d’Anvers aux géants processionnels, en passant par les cortèges de carnaval, la quasi-intégralité de notre culture populaire est accusée de racisme. C’est inadmissible. »

Rapport d’avancement de la Commission Congo : un travail de fond, mais un chapitre unilatéral sur le racisme

Plus d’un an après la mise en place de la Commission Congo, le rapport d’avancement devant servir de guide aux différents travaux est enfin prêt. Il contient plus de 600 pages relatives aux anciennes colonies de l’État belge et des recommandations sur les relations entre les communautés ethniques du pays. Tomas Roggeman, rapporteur de la commission pour la N-VA et historien lui-même, s’interroge : « Pour commencer, j’aimerais féliciter les historiens pour leur travail de fond. Ils semblent avoir parfaitement rempli leur mission visant à trouver un consensus historiographique. À l’inverse, les chapitres consacrés au racisme sont souvent unilatéraux. Les rôles de bourreaux et de victimes sont attribués de manière collective à des couleurs de peau. La violence de la police contre les groupes minoritaires est par exemple décrite de manière très détaillée, alors que le phénomène inverse n’est même pas abordé. De telles analyses ne risquent-elles pas d’exacerber les tensions existantes plutôt que de rassembler ? »

Cancel culture : les personnages en chocolat noir taxés de cannibalisme symbolique

« Certains chapitres consacrés au racisme sont empreints de cancel culture. Des formes d’humour sont visées », explique Roggeman. Les biscuits en forme de petites mains d’Anvers et même les personnages en chocolat noir sont ainsi taxés de « cannibalisme symbolique », tandis que les géants lierrois et le carnaval d’Alost sont accusés de « racisme récréatif ».

Le Flamand d’aujourd’hui n’est pas responsable des actes des Saxe-Cobourg il y a un siècle

La N-VA s’oppose à toute idée de réparations. Le rapport évoque des indemnités aux afrodescendants, des subventions à des associations, des bourses d’études et même des arriérés de loyer pour les territoires occupés au Congo. « Avec une telle approche, nous aurions nous aussi des comptes à régler avec presque tous les autres pays d’Europe. Selon le rapport, ces réparations seraient astronomiques. Évitons d’aller dans ce sens et discutons d’alternatives en vue d’une réconciliation. Le Flamand d’aujourd’hui n’est pas responsable des actes des Saxe-Cobourg et de l’État belge il y a un siècle. Il ne doit rien à quiconque », conclut Tomas Roggeman.

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