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Le ministre PS Dermagne transfère sournoisement plus de 7 millions d’euros aux syndicats
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Le ministre Dermagne (PS) est parvenu à faire un cadeau de 7,6 millions d’euros aux syndicats après le débat parlementaire. C’est en tout cas ce que l’on peut lire dans les notifications du budget. « La coalition Vivaldi veut-elle vraiment atteindre un taux d’emploi de 80 % ? », se demande la députée fédérale Valerie Van Peel.
Les syndicats bénéficient de moyens visant à couvrir leurs frais administratifs pour la distribution des allocations de chômage, une tâche qui ne devrait plus être la leur depuis bien longtemps. Ce principe fonctionne selon un « système de cliquet ». Conformément à ce système, les syndicats reçoivent moins de moyens de fonctionnement lorsque le nombre de chômeurs baisse. Ils réclament une adaptation des paramètres de ce système depuis plusieurs années. La coalition Vivaldi la leur a accordée.
La coalition Vivaldi n’en profite pas pour faire des économies
« L’objectif est d’adapter le calcul des frais administratifs des syndicats de façon à ce qu’une baisse du nombre de chômeurs provoque une baisse moins prononcée des frais administratifs. Si nous voulons que le nombre de chômeurs baisse, c’est pourtant pour que les finances publiques restent sous contrôle, notamment », explique Van Peel. « Mais que fait le gouvernement Vivaldi ? Dans un contexte de baisse du nombre de chômeurs, le gouvernement ne cherche pas en profiter en faisant des économies sur les frais administratifs. Il évite même activement que les frais administratifs versés aux syndicats par les autorités ne baissent. »
La coalition Vivaldi veut-elle vraiment atteindre un taux d’emploi de 80 % ?
Le gouvernement s’enorgueillit de vouloir créer 10 000 emplois supplémentaires au cours des trois prochaines années, en plus des prévisions du Comité de monitoring. Cela implique de sortir 30 000 personnes de la dépendance aux allocations sur cette période. Nous nous demandons bien quelles mesures la coalition Vivaldi entend prendre pour rendre le travail plus attractif. Ces derniers mois, les allocations de chômage n’ont fait qu’augmenter, et il n’est nullement question d’une limitation du chômage dans le temps ou ne serait-ce que d’un renforcement de la dégressivité. La Belgique reste une exception, tout comme le Luxembourg, avec une allocation de chômage illimitée dans le temps. En d’autres termes : le piège à l’emploi ne fait que s’accroître. Avec 10 000 personnes au travail par an, à un rythme de croisière, le budget bénéficierait de 420 millions d’euros d’ici 2024. « La coalition Vivaldi veut-elle vraiment atteindre un taux d’emploi de 80 % ? », se demande Van Peel. « Moins de chômeurs, c’est moins d’allocations à verser et donc moins de travail administratif pour les institutions chargées de leur versement. Mais apparemment, le gouvernement suit une autre logique. »
Une offrande pour la paix sociale
« S’agirait-il d’une offrande pour obtenir la paix sociale ? En tout cas, le gouvernement n’ose pas faire d’économies au niveau de ces organisations. Bien au contraire : les syndicats reçoivent un cadeau structurel de plus de 7 millions d’euros, un montant sans doute sous-estimé », conclut Van Peel.