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L’insécurité sociale comme ligne rouge pour la Défense
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Réinvestir dans le personnel, telle était l’intention du gouvernement Vivaldi pour la Défense lors de son entrée en fonction. Un an plus tard, le député fédéral Theo Francken fait le bilan : « On demande à notre armée de combler les trous partout, mais elle ne reçoit pas grand-chose en retour. People Our Priority (POP), le plan de renforcement de la Défense de la ministre PS Dedonder, n’est pour l’instant qu’un doux rêve, car sans la bénédiction de ses partenaires de coalition, il restera lettre morte. »
Mercredi, la commission Défense a soumis la ministre Dedonder au châtiment des baguettes. Plusieurs membres de l’opposition et de la majorité lui ont reproché qu’en dépit de ses déclarations et engagements passés, les problèmes liés au système informatique persistent. Des militaires attendent en effet toujours le paiement correct de leur salaire. « La promesse selon laquelle chacun recevrait enfin ce à quoi il a droit n’a toujours pas été réalisée, alors que de nombreuses familles tentent de joindre les deux bouts. Je trouve déplorable de la part d’une ministre qui prétend faire du personnel une priorité de ne même pas parvenir à verser les salaires et les primes à temps. »
La colère gronde
Ce problème de paiement des salaires s’inscrit dans le cadre de négociations salariales au point mort. Ici aussi, de nombreuses promesses et annonces ont été faites, mais peu se sont concrétisées, explique Theo Francken. Et cela a un effet sur le moral des troupes. « La ministre a beau s’enorgueillir du nombre de nouvelles recrues et de l’intérêt des jeunes pour une carrière dans la Défense, la colère du personnel gronde. La ministre Dedonder et son prédécesseur Goffin ont tous les deux fait des promesses, allant de petits gestes comme des chèques-repas à l’alignement des salaires sur ceux de la police. Bien des soldats se demandent où cela en est... »
Des promesses non chiffrées et non couvertes
Pour les autres questions, la ministre n’a eu d’autre réponse que « le plus rapidement possible ». Pour Francken, cela s’explique par le fait que ses promesses ne sont ni chiffrées ni couvertes. Il est bien beau de communiquer sur de chouettes avantages pour le personnel, dans l’espoir que le gouvernement fédéral règlera la note. Mais c’est loin d’être le cas jusqu’à présent... Le plan POP n’a toujours pas été abordé au sein du gouvernement fédéral six mois après son annonce. Et d’autres arrêtés d’exécution du gouvernement précédent ne se retrouvent sur le bureau de ses collègues que maintenant. Il est d’ores et déjà certain que les délais ne seront pas respectés.
La marge politique et financière pour la Défense se réduit
« J’espère pour la ministre Dedonder que ses partenaires de coalition vont enfin voter en faveur des accords qu’elle a conclus avec les syndicats notamment. Car la marge politique et financière pour les grosses injections de capitaux que le PS cherche pour la Défense est en train de se réduire rapidement, alors que la facture du coronavirus apparaît et que l’amitié s’étiole. Plus le temps va passer, plus il sera difficile pour la ministre de tenir ses promesses envers le personnel. Je ne peux que lui conseiller d’aller au-delà de cette politique d’annonces et de passer la vitesse supérieure afin de mettre en œuvre ce qui a été promis », conclut Francken.