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Fini les excuses : il est temps d’interdire l’abattage sans étourdissement à Bruxelles

Bruxelles est le dernier endroit de Belgique où des abattages sans étourdissement sont encore pratiqués. La Cour constitutionnelle vient toutefois de confirmer la vision de la Cour de justice de l’Union européenne selon laquelle l’interdiction flamande de l’abattage sans étourdissement n’était pas contraire à la liberté de culte. Pour la présidente de groupe bruxelloise Cieltje Van Achter, Bruxelles n’a désormais plus aucune excuse.
Jamais la société ne s’est aussi clairement engagée contre les souffrances animales inutiles. Les choses bougent, même à Bruxelles : les poneys de foire ont été interdits, tout comme les pièges à colle et les élevages d’animaux à fourrure. Autant de pratiques tout à fait normales pour nos grands-parents, mais dont nous estimons aujourd’hui à juste titre qu’elles sont révolues.
La Flandre et la Wallonie ont approuvé l’interdiction dès 2017
La liste des mesures bruxelloises brille toutefois par une absence, celle de l’interdiction de l’abattage sans étourdissement. La Flandre et la Wallonie ont approuvé cette interdiction dès 2017, mais à Bruxelles, rien n’a encore été fait. Les abattoirs d’Anderlecht sont donc le dernier endroit de Belgique où des abattages sans étourdissement sont encore pratiqués. Malgré la souffrance indéniable qu’entraîne cette tradition, certains responsables politiques bruxellois estiment qu’on ne peut y toucher.
Bruxelles en retard
Sous la précédente législature déjà, le groupe N-VA avait introduit une proposition d’ordonnance visant à interdire l’abattage sans étourdissement. La majorité bruxelloise n’a toutefois jamais voulu la mettre à l’ordre du jour. Lorsque l’interdiction est entrée en vigueur en Flandre puis en Wallonie en 2019, on pensait que Bruxelles allait suivre rapidement, les partis ayant approuvé les décrets flamand et wallon siégeant également au sein du gouvernement bruxellois. Il n’en fut pourtant rien.
Le PS et Ecolo se retranchent derrière la Cour constitutionnelle
Plusieurs organisations musulmanes et juives ont saisi la justice pour une supposée violation de la liberté de culte. Et depuis, le gouvernement bruxellois se retranche derrière la procédure en cours devant la Cour constitutionnelle. Toute résolution, toute discussion et toute question relative à l’interdiction de l’abattage sans étourdissement est ainsi balayée à l’initiative du PS et d’Ecolo.
La Cour constitutionnelle le confirme : l’interdiction de l’abattage sans étourdissement n’est pas contraire à la liberté de culte
En décembre dernier, la Cour de justice de l’Union européenne a estimé que l’interdiction flamande n’était pas contraire à la liberté de culte. La Cour constitutionnelle partage désormais cet avis. Le dernier et seul argument de la coalition Vivaldi contre l’interdiction est donc caduc. Car il ne faisait déjà plus aucun doute que l’abattage sans étourdissement provoque des souffrances animales.
« Le travail législatif a déjà été effectué. J’ai introduit en début d’année une proposition d’ordonnance qui peut selon moi être directement mise à l’ordre du jour. Il n’y a plus d’excuses, il est temps pour Bruxelles de mettre elle aussi un terme à cette forme de souffrance animale inutile. »