« Les victimes wallonnes des inondations méritent mieux »

20 septembre 2021

« L’aide fédérale réclamée par Dermine parviendra-t-elle réellement aux victimes ? » Le député fédéral Sander Loones s’interroge quant aux 600 millions d’euros d’aide fédérale aux victimes des inondations en Wallonie que réclame le secrétaire d’État. « La solidarité implique la prise de ses responsabilités. Il faut donc disposer des compétences permettant de les endosser pleinement. »

Comment les réparations liées aux inondations seront-elles financées ? Le secrétaire d’État Dermine réclame 600 millions d’euros d’aide fédérale pour des investissements supplémentaires en Wallonie. Le député fédéral N-VA Sander Loones réagit : « La Flandre fera toujours preuve de solidarité envers les personnes dans le besoin, nous le prouvons chaque jour. Mais il faut aussi savoir imposer des conditions contraignantes et des réformes de fond. L’amateurisme qui règne en Wallonie ne peut plus durer. »

Quand la Flandre alimente le fonds des calamités, la Wallonie achète des aéroports et des entreprises d’armement

Le fonds des calamités relève du niveau régional depuis 2014, la Flandre, la Wallonie et Bruxelles étant chacune compétente pour leur territoire. Ces dernières années, la Flandre a alimenté son fonds et a fortement investi dans sa gestion de l’eau. Ce ne fut pas le cas de la Wallonie. Elle avait visiblement d’autres priorités, fait remarquer Loones. « Les autorités wallonnes ont fait l’acquisition d’aéroports, d’une entreprise de télécoms, de parcs éoliens, d’entreprises IT, d’entreprises énergétiques, d’un journal, d’entreprises d’armement... Comment le justifier face aux victimes des inondations ? »

L’aide parviendra-t-elle réellement aux victimes ?

Ces inondations soulèvent une question fondamentale. « L’aide fédérale réclamée par Dermine parviendra-t-elle réellement aux victimes ? Et les contributeurs au fonds, c’est-à-dire le budget fédéral et donc en grande partie le contribuable flamand, auront-ils la certitude qu’elle sera utilisée correctement ? », se demande Loones.

Grèce-sur-la-Vesdre

La Wallonie est de plus en plus souvent comparée à la Grèce. Alors que le pays était au bord de la faillite, la troïka (UE, BCE, FMI Le Fonds Monétaire International (FMI) a été fondé en 1945 et est actif dans le domaine financier. Cette institution internationale est gérée et contrôlée par les 188 États qui en sont membres. Outre une stabilité financière, une collaboration monétaire et le commerce international, le FMI promeut et soutient l’emploi, la croissance économique durable et la lutte contre la pauvreté en octroyant des crédits, en offrant un soutien technique, en dispensant des formations spécialisées et en prodiguant des conseils aux autorités. Il surveille également les tendances financières. FMI ) était intervenue. « Une pression internationale qui a permis d’imposer des réformes approfondies », se rappelle Loones. « Ce n’est pas qu’une question d’aide, mais aussi de contrôle. On retrouve une logique de base identique au niveau des fonds de relance européens liés au coronavirus. Pour obtenir une aide, les États membres doivent mettre en œuvre des réformes. »

Où est la logique de réciprocité ?

Pour Loones, il n’y a plus la moindre logique de réciprocité en Belgique depuis plusieurs décennies. « On peut s’interroger sur la proposition de Dermine. Le comité de coopération chargé de gérer le fonds des inondations ne serait pas indépendant, il s’agirait d’un organe politisé. Il est donc d’ores et déjà certain qu’il ne sera nullement question de Responsabilisation Rendre les États fédérés responsables afin qu’ils soient récompensés s’ils mènent une politique de qualité et sanctionnés si leur politique est mauvaise. Cette responsabilisation était une exigence de la N-VA durant les négociations gouvernementales de 2010-2011 dans le cadre de la révision de la loi de financement. La N-VA souhaite entre autres une importante autonomie fiscale pour les États fédérés et une responsabilité propre en ce qui concerne, entre autres, la politique du marché de l’emploi, les soins de santé et les allocations familiales. responsabilisation , pourtant si nécessaire. »

La solidarité implique la prise de ses responsabilités

Pour Loones, le coronavirus et les inondations posent donc la question du financement, mais aussi et surtout de la responsabilité politique. « Sur ce plan, la Wallonie se trouve en réalité en moins bonne posture que la Grèce. Car en tant que région, elle ne dispose pas des leviers politiques qu’a la Grèce en tant que pays. Voilà notamment pourquoi le Confédéralisme Si nous voulons changer quelque chose structurellement, nous devons changer les structures. Le confédéralisme est le changement structurel qui devrait être opéré en Belgique. Dans une confédération, la Flandre et la Wallonie auraient toutes les compétences. Elles les exercent elles-mêmes, mais peuvent également décider de gérer conjointement certaines compétences au niveau confédéral, dans leur intérêt respectif. La logique est complètement inversée : au lieu de transférer certaines compétences du niveau fédéral à la Flandre et à la Wallonie, les compétences peuvent être cédées au niveau confédéral. La collaboration forcée est remplacée par une collaboration volontaire. Devoir devient vouloir. On structure à partir du bas au lieu de scinder à partir du haut. Le confédéralisme équivaut dès lors à décider ensemble ce que nous souhaitons faire conjointement. confédéralisme s’impose. La main reste ouverte alors que le fédéral n’a plus d’argent. Si l’on en croit le FMI, la Belgique devrait afficher le plus gros déficit budgétaire d’Europe d’ici 2025. Ce n’est pas tenable. La solidarité implique la prise de ses responsabilités. Il faut donc disposer des compétences permettant de les endosser pleinement. »

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