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Pour le gouvernement bruxellois, la violation flagrante de la législation linguistique n’est qu’un simple fait divers
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Au sein de la commission Santé et Aide aux personnes du parlement bruxellois, le député Gilles Verstraeten a interrogé le ministre Maron sur la violation flagrante de la législation linguistique à Bruxelles. « La discrimination linguistique ne bénéficie d’aucune attention de la part de ce gouvernement, qui ne parle pourtant que de lutte contre la discrimination. »
La législation linguistique doit garantir à tous les Belges l’accès à un service bilingue dans leur capitale. « Mais ce dossier n’intéresse pas le gouvernement, et en particulier la ministre néerlandophone Elke Van den Brandt, qui ne prend même pas la peine de répondre à mes questions. »
Seuls 5 % des recrutements satisfont à la législation linguistique
Le contrôle du respect de la législation linguistique par les autorités locales relève du vice‑gouverneur de Bruxelles. D’après son rapport de 2020, il n’y a jamais eu autant de suspensions. Au total, le vice‑gouverneur a suspendu 1867 recrutements dans les communes et CPAS bruxellois l’année dernière en raison de leur non-conformité avec la législation linguistique. La situation est telle qu’à peine 5 % (!) des recrutements contractuels dans les CPAS étaient conformes. « Nous n’avons en réalité pas conscience de l’ampleur du problème. Malgré des appels répétés, certaines communes refusent en effet de tenir le vice-gouverneur informé des nominations, également en ce qui concerne la parité obligatoire néerlandais-français au niveau de la direction », explique Verstraeten.
Le gouvernement bruxellois n’annule jamais les nominations illégales
Après une suspension, c’est au gouvernement bruxellois d’annuler la nomination. Cela n’arrive pourtant jamais, et c’est à peine si le rapport du vice-gouverneur est abordé au sein du gouvernement. « C’est ce qu’a confirmé le ministre Maron, le sourire aux lèvres, aujourd’hui en commission. La discrimination linguistique ne bénéficie d’aucune attention de la part de ce gouvernement, qui ne parle pourtant que de lutte contre la discrimination. »