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Le SmartMove pas si malin de Bruxelles : 68 millions d’euros pour une taxe kilométrique qui n’est pas près d’arriver
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« Le dossier de la taxe kilométrique illustre à merveille l’incompétence de ce gouvernement bruxellois. » Cieltje Van Achter, cheffe de groupe N-VA au Parlement bruxellois, ne comprend pas la décision du gouvernement bruxellois d’injecter 68 millions d’euros dans ce qu’il qualifie lui‑même de signal politique.
Le gouvernement bruxellois va investir 68 millions d’euros dans des caméras et une nouvelle application, sans la moindre garantie que le péage urbain et la taxe kilométrique verront effectivement le jour, sous quelque forme que ce soit. Si 400 caméras vont être installées en 2022‑2023, le ministre-président Vervoort n’a pas été en mesure de dire quand elles seraient fonctionnelles.
Un amateurisme bruxellois typique, des études insuffisantes et un manque de concertation
D’après le ministre-président bruxellois, en fin d’année dernière, le gouvernement avait voulu envoyer un « signal politique » quant à son sérieux par rapport à SmartMove. « Mais c’est loin d’être sérieux, car pas plus tard que cette semaine, le ministre Gatz a déclaré que le gouvernement bruxellois ne pourra certainement pas mettre en œuvre la taxe kilométrique. Le gouvernement a abordé ce dossier avec énormément d’amateurisme, des études insuffisantes et un manque criant de concertation. »
Pour Bruxelles, il s’agit d’un « signal politique »
Ce dossier est un parfait exemple de mauvaise gouvernance, explique Cieltje Van Achter. « Je me demande depuis longtemps pourquoi le gouvernement bruxellois souhaite consacrer des dizaines de millions d’euros de subventions liées au plan de relance européen à un projet incertain. J’ai maintenant ma réponse. D’après le ministre-président, il s’agit d’un signal politique. C’est complètement hallucinant. »
Bruxelles a besoin du moindre euro
Van Achter ne comprend pas que l’on puisse investir autant dans des caméras et une application qui ne seront pas utilisées. « Bruxelles a besoin du moindre euro qu’elle a et peut recevoir de l’Union européenne. Nous sortons d’une gigantesque crise sanitaire dont nous ne mesurons pas encore toutes les répercussions sur le plan économique. La dette bruxelloise explose, le taux d’emploi dans la capitale est le plus bas du pays et la croissance économique patine. Dans un tel contexte, on ne peut se permettre de gaspiller des dizaines de millions pour un signal politique. »