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Hausse du nombre d’échec de rapatriements après un refus de test de dépistage du coronavirus

Le nombre d’échec de rapatriements en raison d’un refus de se soumettre à un test de dépistage du coronavirus par la personne censée être expulsée a fortement augmenté en 2021. C’est ce qui ressort des chiffres demandés par la députée fédérale N-VA Yoleen Van Camp au secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration Sammy Mahdi (CD&V).
Tout comme les voyageurs qui se rendent à l’étranger, les demandeurs d’asile doivent passer un test de dépistage du coronavirus afin de prendre l’avion. Il est donc impossible d’expulser ceux qui refusent de s’y soumettre. Ce problème a déjà été soulevé lors que l’idée d’un test PCR obligatoire figurait parmi les propositions contenues dans la note migratoire du , secrétaire d’État Mahdi ont fuité en juin. La note a fait l’objet d’une vive opposition des partis francophones, notamment en raison du droit de visite, une forme de visite domiciliaire atténuée, qu’elle contenait.
Forte hausse : de 21 à 131 annulations
Le nombre d’échec de rapatriements pour cause de refus de dépistage a fortement augmenté cette année, selon les chiffres demandés par la députée fédérale Van Camp. En 2020, il n’y avait eu que 21 annulations en raison d’un tel refus, pour 21 personnes. En 2021, ce nombre est passé à 131 annulations pour 91 personnes.
En août 2020, on dénombrait 3 refus, contre 5 en septembre, 1 en octobre, 5 en novembre et 7 en décembre.
Cette année, on observe une hausse tangible pratiquement tous les mois. En janvier, il y a eu 7 refus. En février, ce nombre a doublé pour atteindre 14. En mars, il est passé à 21, puis à 30 en avril. En mai, on a compté 27 refus, avant d’atteindre un nouveau record de 32 en juin.
Ces derniers mois, on constate par ailleurs une hausse significative du nombre de Tunisiens refusant de se faire tester. En mai, près de la moitié des refus émanaient de Tunisiens.
Seules 22 personnes ayant refusé un test ont finalement quitté le pays
Sur les 112 personnes dont l’expulsion a été annulée en raison de leur refus de se soumettre à un test PCR, seules 22 ont finalement quitté le pays. 39 ont été libérées, une est retournée en prison et une a été extradée par la justice. 49 sont incarcérées dans l’attente de leur rapatriement. Un départ est prévu pour 6 d’entre elles, tandis que 42 attendent encore une date. Une se trouve par ailleurs toujours en procédure d’asile.
Pour le député fédéral N-VA Theo Francken, il est évident que ces refus sont une stratégie délibérée visant à éviter d’être expulsé : « C’est une nouvelle mode qui se répand comme une traînée de poudre dans les centres fermés », conclut-il.