La bombe budgétaire est lancée, mais la Vivaldi prend des vacances

14 juillet 2021

Les chiffres négatifs du budget donnent le vertige. Les dépenses dues au coronavirus font mal, la facture du vieillissement continue de s’accumuler, trop de personnes qui pourraient travailler ne travaillent pas. Il est urgent d’agir, mais le gouvernement fédéral bloque. « Les Vivaldistes ont prouvé qu’ils pouvaient dépenser de l’argent. Mais peuvent-ils aussi entreprendre des réformes en profondeur et faire des économies ? Nous en attendons encore le premier exemple », réagit le député fédéral N-VA Sander Loones.

Dans les couloirs politiques, la rumeur a longtemps circulé que le gouvernement De Croo présenterait un accord d’été. Une série de réformes allait façonner la reprise de l’après-coronavirus. « Mais le Premier ministre De Croo ne parvient pas à conclure l’accord », constate Sander Loones. « Le problème est même plus profond. En fait, personne ne croit que le gouvernement Vivaldi soit capable d’améliorer ces chiffres. Les sept partis de la coalition sont trop éloignés idéologiquement pour y parvenir. Et donc on ne fait que jongler avec les chiffres. »

Les effets de retour sur investissement insuffisamment étayés

Que nous apprend une étude plus approfondie ? Si l’on regarde d’un peu plus près les comptes de la Banque nationale, on s’aperçoit qu’il manque quelque 4 milliards d’euros à la Vivaldi. Le nouveau rapport de la Commission sur le vieillissement indique que la Vivaldi prolongera de 10 ans le pic des dépenses de pensions. La Commission européenne montre que la dette publique risque d’augmenter, alors que la Vivaldi prétend qu’elle va diminuer. La Cour des comptes souligne à plusieurs reprises que les effets de retour sur investissement que De Croo a inclus dans son budget sont insuffisamment étayés. « Ce gouvernement fait comme s’il avait un plan de prévu. Pourquoi ne communique-t-il pas avec honnêteté et transparence sur son budget désastreux ? », déclare Sander Loones.

Pourquoi attendre ? Il est désormais temps d’agir

Récemment, l’expert du budget de l’Université de Louvain, Wim Moesen, a appelé à un retour à l’ancienne coutume qui consistait à entamer le conclave budgétaire avant le 21 juillet. Sander Loones le rejoint : « Le budget doit être présenté à l’Europe le 15 octobre. Un conclave budgétaire à la fin du mois de septembre donnera une fois de plus un travail bâclé et irréfléchi. »

La N-VA attire l’attention du gouvernement De Croo sur sa responsabilité d’élaborer déjà maintenant un accord d’été et propose trois dossiers prioritaires :

  • Politique d’activation et mise en oeuvre du jobsdeal 2018.
  • Politique de prévention et décentralisation des soins de santé.
  • Facture d’électricité abordable, maintien des dernières centrales nucléaires.

Politique d’activation et mise en œuvre du jobsdeal 2018

Avec la N-VA dans le gouvernement, un jobsdeal a été signé à l’été 2018 (plus grande dégressivité des allocations chômage, mise en place d’emplois d’insertion, relèvement de l’âge du RCC…). Cependant, après la chute du gouvernement, l’Open Vld, le MR et le CD&V ont enterré ces réformes.

« Mettons en œuvre ce paquet rapidement », déclare Sander Loones. « La vraie force du jobsdeal est qu’il a été conclu à la demande des entités fédérées. Une personnalisation régionale est également nécessaire aujourd’hui pour atteindre l’objectif de 80 % d’emploi. L’accord de gouvernement Vivaldi stipule d’ailleurs explicitement qu’une telle “politique asymétrique” sera menée. La ministre flamande de l’Emploi, Hilde Crevits, le demande aussi explicitement. Pourquoi De Croo n’applique-t-il pas son propre accord de gouvernement ? »

Politique de prévention et décentralisation des soins de santé

Alors que le ministre de la Santé publique Frank Vandenbroucke veut alimenter davantage la surconsommation médicale en abandonnant, entre autres, le quota des médecins, le professeur John Crombez soutient que trois milliards d’euros pourraient être économisés dans les soins de santé en intensifiant la lutte contre la surconsommation et en faveur de la prévention.

« En optant pour davantage de prévention, nous garantirons des soins de santé de meilleure qualité, moins chers et plus abordables. Pourquoi De Croo ne le fait-il pas ? Et pourquoi ne donne-t-il pas le plein pouvoir aux entités fédérées, qui sont compétentes pour la prévention ? Son accord de gouvernement stipule toutefois explicitement que la Vivaldi élaborera des textes de loi pour transférer les soins de santé aux entités fédérées », explique le député Sander Loones.

Facture d’électricité abordable, maintien des dernières centrales nucléaires

L’énergie nucléaire est neutre en CO2, mais la Vivaldi préfère construire des centrales à gaz polluantes. La fermeture des centrales nucléaires risque de coûter cher, tant pour les citoyens que pour le gouvernement. « Le budget est déjà dans le rouge foncé, mais la Vivaldi veut y ajouter une énorme facture écologique. Mais qui paiera la facture ? », se demande Sander Loones.

Nouvelles taxes du gouvernement Vivaldi

La secrétaire d’État au budget Eva De Bleeker a répondu sur Radio 1 que « de nouvelles taxes ne sont pas à l’ordre du jour ». Mais l’accord de gouvernement Vivaldi indique clairement le contraire, explique Sander Loones. « À la page 52, on peut lire : “Aucune taxe nouvelle ne sera introduite sauf dans le cadre des discussions budgétaires.” Et à la page 55 : “L’effort budgétaire total sera réparti selon la clé suivante : 1/3 de dépenses ; 1/3 de recettes ; 1/3 divers.”

« La Belgique croule sous les nombreuses taxes. Que l’Open Vld, dans le cadre des négociations gouvernementales, ait ouvert la porte à une charge fiscale encore plus élevée est quelque chose que je ne comprends vraiment pas », conclut Sander Loones.

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