Migration illégale et équipes outreach : des résultats décevants

7 avril 2021

Les équipes outreach fédérales, censées apporter des solutions aux personnes en séjour illégal, n’ont pratiquement pas obtenu le moindre résultat. Sur 2604 illégaux, seuls 6 ont opté pour un retour volontaire. Les députés fédéraux Yoleen Van Camp, Maaike De Vreese et Theo Francken plaident pour une politique de retour plus ferme sur les modèles australien et britannique.

Le secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration Mahdi souhaite étendre les équipes outreach de trois à quatorze collaborateurs. C’est ce qu’il a répondu à une question de la députée fédérale N-VA Yoleen Van Camp. Mahdi attend beaucoup de ces équipes : elles doivent lutter contre la désinformation et offrir une solution à la problématique de la transmigration et de la migration illégale et aux nuisances qui en découlent. Avec cette extension, le secrétaire d’État souhaite mobiliser ces équipes non seulement à Bruxelles, mais également sur les parkings d’autoroute et dans le port de Zeebruges, par exemple. « Les résultats sont toutefois décevants. Nous demandons au secrétaire d’État d’orienter les faibles moyens disponibles vers une politique de retour efficace », déclarent les députés Maaike De Vreese et Theo Francken.

Un résultat d’à peine 0,2 %

En un an, des discussions ont eu lieu avec 2604 personnes en séjour illégal. Seules 156 ont accepté une séance d’accompagnement ultérieure. 27 personnes ont demandé une protection internationale ou avaient une demande en cours, et 6 ont accepté un retour volontaire. « Le secrétaire d’État parle de résultat positif. Même si l’on inclut les demandes d’asile en cours en tant que résultat, on n’en arrive qu’à 1,3 % des 2604 personnes concernées. Pour les personnes ayant demandé une protection internationale, le résultat final de la demande n’est toutefois pas encore connu », explique Yoleen Van Camp. « Si l’on ne compte pas les procédures en cours et que l’on analyse les résultats effectifs en matière de retour, on en arrive à un résultat d’à peine 0,2 %. C’est loin d’être suffisant. »

L’approche rate sa cible

« En matière de transmigration, cette approche rate complètement sa cible. Ces personnes sont parfaitement au courant de la possibilité de demander l’asile ici, mais refusent systématiquement de le faire », explique Maaike De Vreese. « Les moyens doivent aller à la création d'un centre de traitement administratif en soutien à la police et à l’augmentation du nombre de places en centre de retour à Bruges pour les transmigrants illégaux. Voilà des mesures concrètes qui aideront véritablement les services compétents sur le terrain. »

Pour une approche à l’australienne et à la britannique

« Le secrétaire d’État souhaite étendre les équipes outreach avec un coordinateur et dix outreachers. L’équipe actuelle est financée par des fonds européens, mais Mahdi souhaite maintenant lui accorder 620 000 euros d’argent public supplémentaires. Il s’agit d’un gaspillage pur et simple si l’on regarde les résultats de manière objective », estime Theo Francken. « Nous demandons donc que ces moyens soient investis dans une politique de retour ferme. Nous devons pour finir conclure des accords de réadmission et mettre en place une politique d’asile et de migration sur les modèles australien et britannique. Toute autre approche ne serait que cautère sur jambe de bois. »

Qu’avez-vous pensé de cet article?

Indiquez ici votre score personnel
Le score moyen est de