La vente et l’utilisation des tests rapides et des autotests suscitent de nombreuses interrogations

1 avril 2021

Après des mois d’insistance, les autorités fédérales sont enfin parvenues à définir un nouveau cadre juridique concernant la vente et l’utilisation des tests rapides et des autotests. Sa mise en œuvre concrète soulève toutefois des interrogations, explique la députée fédérale Kathleen Depoorter. « Par son dirigisme flagrant, ce gouvernement montre une nouvelle fois fort penchant à gauche son caractère rouge foncé. »

« L’idée générale de cette proposition de loi est bonne », explique Depoorter. « Mais une fois de plus, la mise en œuvre de cette nouvelle loi illustre le fort penchant à gauche du gouvernement et son dirigisme flagrant. Le fait que les autorités endossent le rôle de distributeur du million de tests rapides à destination des entreprises, entravant ainsi le libre marché, est un très mauvais signal. »

Une étape importante dans la stratégie de test et de sortie

La proposition de loi de la majorité qui doit être votée aujourd’hui en séance plénière de la Chambre prévoit enfin la levée de l’interdiction de vendre des tests antigéniques rapides en pharmacie, une question que notre groupe soulève depuis quelque temps déjà. À partir du 6 avril, il sera possible d’acheter des autotests en pharmacie et les entreprises pourront obtenir des tests antigéniques rapides gratuitement auprès des autorités. « Cette proposition constitue une étape importante dans la stratégie de test et de sortie. Les autotests sont essentiels en vue de la réouverture de notre économie et de la reprise des contacts humains. Le pharmacien est en outre le mieux placé pour vendre ces tests en premier lieu. Nos pharmacies constituent en effet un réseau très étroit de prestataires de soins parfaitement formés qui sont en contact étroit avec d’autres prestataires pour la livraison de tests rapides et qui peuvent accompagner les patients de manière professionnelle pour leur permettre d’utiliser correctement les autotests. Cela fait des mois que nous demandons d’apporter ces modifications nécessaires au niveau de la loi », explique Depoorter.

Les autorités en tant que distributeur

Certaines dispositions du texte de loi soulèvent en revanche de sérieuses interrogations. Conformément à la proposition, les pharmaciens ne pourront toujours pas effectuer de tests dans leur pharmacie. Il faudrait pourtant le permettre rapidement, non seulement pour s’assurer que les tests antigéniques sont effectués correctement et efficacement, pour enregistrer les tests positifs et pour accompagner les personnes concernées, mais également afin de diminuer la pression sur les médecins généralistes déjà débordés.

D’après la proposition de la majorité, il ne sera toutefois pas possible pour les pharmaciens d’enregistrer les tests positifs, et les autorités seront chargées de la distribution du million de tests rapides à destination des entreprises en première instance.

Le groupe N-VA a donc déposé deux amendements. Le premier visait à permettre aux pharmaciens d’enregistrer les autotests positifs et d’en informer les généralistes. L’autre devait permettre aux entreprises d’acheter elles-mêmes les tests antigéniques approuvés par l’agence des médicaments (AFMPS) et de se faire ensuite rembourser au moyen d’une note de frais. Cette méthode visait à préserver le libre marché et la santé financière de nos entreprises. Les deux amendements ont malheureusement été rejetés.

Le dirigisme entrave le libre marché

« Comment le gouvernement Vivaldi peut-il se montrer à ce point dirigiste et désigner les autorités en tant que distributeur de dispositifs médicaux à destination du secteur privé ? Et ce, alors que la pression sur nos entreprises est déjà colossale. De nombreux acteurs privés responsables ou impliqués dans la vente de dispositifs médicaux sont ainsi détournés vers l’État. Il s’agit là d’une (nouvelle) entrave au libre marché. Je ne comprends pas comment les partis libéraux au sein du gouvernement peuvent soutenir une telle vision », déclare Depoorter.

Seulement deux autotests approuvés

« Dans cette optique, je me demande également pourquoi l’AFMPS n’a encore approuvé que deux autotests alors que plusieurs demandes sont en attente. Les autorités laissent ainsi de côté les PME locales proposant des autotests. À une question relative aux procédures suivies, le ministre a répondu que l’agence prenait elle-même contact avec les producteurs. C’est étrange, car les distributeurs locaux ont introduit eux-mêmes une demande et n’ont toujours pas reçu de réponse quant à l’approbation ou non de leur autotest. Je vais suivre ce point de près, car ce n’est pas la première fois que des irrégularités apparaissent au niveau de l’approbation de tests par l’AFMPS », conclut Depoorter.

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