Le gouvernement bruxellois tarde à interdire l’abattage sans étourdissement

3 février 2021

Bruxelles est la seule région de Belgique à ne pas encore avoir interdit l’abattage sans étourdissement. « Quand j’écoute Ecolo au Parlement bruxellois ou lorsque j’entends le ministre Clerfayt admettre que le gouvernement bruxellois n’a pas encore pris position dans ce dossier, il me paraît évident que le gouvernement bruxellois ne prend toujours pas au sérieux la question du bien-être animal », déplore Cieltje Van Achter, présidente du groupe N-VA au Parlement bruxellois. Elle a décidé de déposer sa propre proposition d’ordonnance.

Jamais la question du bien-être animal n’a bénéficié d’un tel soutien. Les traditions et coutumes causant des souffrances animales inutiles sont de plus en plus remises en question et réglementées. Pas plus tard que mercredi, la commission Environnement du Parlement bruxellois a ainsi approuvé une ordonnance visant à étendre l’interdiction des carrousels à chevaux à Bruxelles.

Bruxelles est la seule région où l’abattage sans étourdissement reste pratiqué

Si le nombre de poneys dont cette ordonnance améliorera la vie en justifie l’adoption, il reste néanmoins limité. L’impact d’une interdiction de l’abattage sans étourdissement aurait en revanche un impact majeur. Bruxelles est la seule région de Belgique où l’abattage sans étourdissement reste pratiqué. En 2016 (chiffres les plus récents), les abattoirs d’Anderlecht ont abattu 5058 veaux et 13 269 moutons et chèvres sans étourdissement. Et ce, alors qu’il existe des alternatives respectant aussi bien la liberté de culte que le bien-être animal.

La Cour de justice de l’UE s’est déjà prononcée

La Cour de justice de l’UE l’a d’ailleurs confirmé. En décembre, elle s’est prononcée sur l’interdiction flamande en vigueur depuis 2019. Selon la Cour, l’obligation de recourir à l’étourdissement réversible lors de l’abattage garantit l’équilibre entre le bien-être animal et la liberté de culte des juifs et des musulmans. Le système soigneusement mis au point par la Flandre pourrait donc très bien être mis en place à Bruxelles.

Le bien-être animal ne compte pas pour Ecolo

« Cela fait plus de deux ans que la Flandre et la Wallonie ont interdit l’abattage sans étourdissement. Le mois prochain, le ministre Clerfayt rencontrera les communautés religieuses et les organisations de défense des droits des animaux. Le gouvernement bruxellois n’offre toutefois aucune perspective. Le ministre ne planche sur aucune proposition législative et aucun calendrier n’a été élaboré. Pire encore, le gouvernement bruxellois n’a toujours pas pris position. Le PS a préféré se taire lors du débat et Ecolo ne s’est pas dit favorable à une interdiction. Le véritable bien-être animal n’est visiblement pas si important pour ces partis », conclut Cieltje Van Achter.

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