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Zuhal Demir va mener des tests sur la faisabilité et l’accessibilité financière du paquet européen « Fit for 55 »
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« Il ne fait nul doute que les applaudissements vont déjà bon train sur certains bancs, mais nous allons d’abord tester en profondeur le paquet “Fit for 55” sur la base de nos trois critères : ambitieux, faisable et accessible financièrement. » C’est en ces termes qu’a réagi la ministre flamande de l’Énergie Zuhal Demir à la publication du paquet « Fit for 55 » de la Commission européenne, qui regroupe une série de propositions sur l’énergie et le climat.
Une clarté tant attendue
En décembre 2020, les chefs d’État et de gouvernement européens avaient déjà convenu que l’objectif climatique européen pour 2030 serait rehaussé à 55 % par rapport à 2005. Fin avril 2021, les négociateurs européens ont trouvé un accord politique sur la loi européenne sur le climat dans lequel cet objectif de 55 % était également ancré, même si l’on ne savait pas encore exactement à ce moment comment il serait atteint.
Qui paiera la note ?
La ministre Demir a encore quelques questions sur les objectifs européens. « La Flandre insiste depuis longtemps pour obtenir plus de clarté sur les répercussions du rehaussement de l’objectif climatique européen décidé l’an dernier par le Conseil européen des chefs d’État et de gouvernement. Qui paiera la note du rehaussement de l’ambition ? Quelles seront les conséquences sur la facture énergétique des ménages et sur l’emploi dans notre pays ? Toutes ces questions pertinentes sont systématiquement restées sans réponse lors de la surenchère de cet objectif européen. À l’époque, même nos propositions visant à fonder la répartition sur le rapport coût-efficacité n’ont pas été reprises dans les textes. »
Maintenant que le paquet « Fit for 55 » a été publié, une proposition a été mise sur la table décrivant les répercussions de l’augmentation de l’objectif pour chaque citoyen. Même pour les ménages flamands et pour l’emploi dans notre pays. « La Flandre va donc analyser dans le détail les plus de 3 800 pages de propositions et d’évaluation des répercussions », peut-on lire.
Les raisons de s’inquiéter
Avec une forte augmentation de l’objectif de réduction des gaz à effet de serre en Belgique à -47 % d’ici 2030 (actuellement, cet objectif est encore de -35 % d’ici 2030 par rapport à 2005), l’introduction d’un prix du carbone pour chaque Flamand possédant une voiture et une maison, et des mécanismes de solidarité supplémentaires pour garantir l’accessibilité financière de la politique climatique dans d’autres pays, il y a déjà des raisons de s’inquiéter.
Répartition des réductions d’émissions principalement sur la base du PIB Le produit intérieur brut (PIB) correspond à la production totale de biens et de services au sein d’un pays, tant d’entreprises que des administrations. Il est généralement utilisé comme critère d’évaluation de la prospérité d’un pays. C'est la raison pour laquelle la N-VA surveille de près l’évolution du PIB belge. PIB par habitant
La Commission européenne propose à la Belgique une réduction des émissions plus importante pour les secteurs non-ETS de -47 % d’ici 2030 par rapport à 2005. C’est une augmentation considérable par rapport à l’objectif actuel, qui prévoit une réduction des émissions de -35 % sur la même période. Le plan flamand de l’énergie et du climat 2021-2030 (VEKP) prévoit également une réduction des émissions de -35 % d’ici 2030 par rapport à 2005. Les nouveaux documents indiquent que la répartition est principalement basée sur le PIB par habitant et moins sur le rapport coût-efficacité.
Des discussions compliquées sont attendues au niveau européen
Aujourd’hui, nous ne parlons que des propositions de la Commission européenne. Ce texte de loi est loin d’être décidé. Avant que cette politique ne soit réellement « décidée », tout un processus doit encore suivre. Le Conseil européen et le Parlement européen devront l’examiner séparément, et les discussions commenceront ensuite avec la Commission européenne afin de trouver un accord final. Il faudra au moins un an, voire peut-être plus.
« En attendant, nous ne resterons pas inactifs et continuerons à nous concentrer sur la mise en œuvre des mesures prévues par le VEKP. Il y a encore du pain sur la planche et nous y travaillerons durant ce délai », déclare Zuhal Demir
« En effet, nous nous attendons à des discussions très difficiles au niveau européen, qui pourraient prendre plus d’un an. En Belgique, je pense que les discussions se dérouleront mieux et que les collègues des autres gouvernements, qui ont réclamé avec le plus d’insistance un niveau d’ambition plus élevé, feront preuve du même volontarisme après la réunion d’aujourd’hui afin de prendre les efforts pour argent comptant », conclut Zuhal Demir.