Zuhal Demir : « La politique climatique européenne ne doit pas mener à un bain de sang social »

18 décembre 2022
Zuhal Demir

La Commission européenne est parvenue à un accord en vue de l’extension du système d’échange de quotas d’émission (SEQE), qui va entraîner des coûts supplémentaires pour les familles et les entrepreneurs. La ministre flamande de l’Environnement Zuhal Demir dénonce le contenu de l’accord : « La Flandre s’oppose à la course européenne à l’appauvrissement systématique des célibataires  et des familles. Une politique climatique sans bain de sang social : telle doit être l’ambition. »

À l’avenir, les entreprises et citoyens européens devront payer plus souvent pour le CO2 qu’ils émettent. C’est ce que prévoit l’accord convenu ce matin entre les négociateurs des États membres et du Parlement européen. Plus concrètement, le système d’échange de quotas d’émission (SEQE) va être réformé. Les ministres fédéraux de la Vivaldi étaient tous favorables à la réforme, contrairement au gouvernement flamand. Par l’intermédiaire de la ministre flamande Zuhal Demir, la Flandre s’était opposée au soutien de la Belgique l’année dernière. La Belgique et la ministre fédérale Khattabi n’avaient donc pas pu être en faveur de l’extension du système. Une large majorité a néanmoins été trouvée et la réforme semble désormais inévitable.

Incompréhensible

Demir dénonce le contenu de l’accord, qu’elle juge incompréhensible. « La Flandre est malheureusement la seule à freiner la course européenne à l’appauvrissement systématique des célibataires et des familles. Une politique climatique sans bain de sang social : telle doit être l’ambition. »

460 euros supplémentaires par an

D’après une étude de l’Agence flamande de l’énergie et du climat, le nouveau système entraînera, pour une famille flamande moyenne, une augmentation de la facture énergétique d’environ 460 euros par an pour un prix du carbone de 100 euros par tonne de CO2.  L’étude montre par ailleurs que même si le prix du carbone était plus élevé, il n’en résulterait qu’une réduction modeste des émissions au niveau des transports et des bâtiments.

Les revenus ne bénéficieront pas à la Flandre

Selon la proposition de la Commission, tous les revenus générés en Flandre par ce système ne seront en outre pas reversés à la Flandre à travers le Fonds social pour le climat. Sur la période 2026-2030, la Flandre verrait ainsi quelque 420 millions d’euros partir vers d’autres États membres.

Opposition flamande

Depuis novembre, plusieurs éléments ont tout de même été modifiés. La mise en œuvre a été reportée d’un an et un État membre peut désormais se retirer du système à condition de mettre en place une taxe carbone au niveau national. L’opposition de la Flandre était donc la seule option possible, estime Zuhal Demir.

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