Vingt pays de l’UE soutiennent l’appel de la Belgique : une approche commune est nécessaire pour le retour des Afghans en situation illégale ou criminelle

18 octobre 2025
Anneleen Van Bossuyt

L’appel lancé par la Belgique en faveur d’une approche européenne coordonnée pour le retour des Afghans en séjour illégal ou ayant commis des infractions reçoit un large soutien. Vingt États membres se sont d’ores et déjà ralliés à l’initiative d’Anneleen Van Bossuyt, ministre belge de l’Asile et de la Migration.

« Nous nous heurtons tous au même mur »

Selon la ministre Van Bossuyt, tous les pays européens sont confrontés au même obstacle : « Il nous est impossible de renvoyer les Afghans en séjour illégal ou ceux condamnés pour des faits graves, même après un jugement. Cela mine la confiance des citoyens dans notre politique d’asile et compromet notre sécurité. Il est temps d’agir ensemble. »

Les 20 États ont signé une lettre conjointe adressée à Magnus Brunner, commissaire européen à l’Asile et à la Migration. Dans ce courrier, ils demandent des mesures concrètes pour rendre possible le retour, volontaire ou forcé, vers l’Afghanistan, en particulier pour les individus représentant une menace pour l’ordre public.

Les pays signataires sont : la Belgique, la Bulgarie, Chypre, l’Allemagne, l’Estonie, la Finlande, la Grèce, la Hongrie, l’Irlande, l’Italie, la Lituanie, le Luxembourg, Malte, les Pays-Bas, la Norvège, l’Autriche, la Pologne, la Slovaquie, la Tchéquie et la Suède.

Un signal fort

Dans son appel, la ministre Anneleen Van Bossuyt a formulé plusieurs propositions concrètes :

  • Renforcer le rôle de Frontex dans le cadre des retours volontaires et de la réintégration, afin de mieux coordonner les efforts et d’utiliser les ressources nationales de manière plus efficace.
  • Lancer une étude approfondie sur les possibilités de retour forcé, en donnant la priorité aux personnes constituant une menace pour l’ordre public ou la sécurité nationale.
  • Renforcer la coopération européenne entre la Commission européenne, le Service européen pour l’action extérieure (SEAE) et les États membres prêts à agir ensemble, notamment par une mission commune de niveau administratif en Afghanistan.

« Sans politique de retour crédible, toute politique d’asile et de migration est vouée à l’échec. L’Union européenne doit envoyer un signal clair : ceux qui n’ont pas droit à la protection ou au séjour en Europe et qui, en plus, mettent notre société en danger, doivent être renvoyés. »

La ministre Van Bossuyt souhaite des avancées concrètes d’ici la fin de l’année au sein du High-Level Network on Return et dans d’autres enceintes européennes, pour enfin faire progresser la politique de retour au niveau de l’UE.

Des chiffres préoccupants

La nécessité d’agir est urgente. La moitié des demandes d’asile afghanes sont rejetées. À ce jour, 2.815 Afghans résident toujours dans les centres d’accueil belges. Par ailleurs, une problématique sécuritaire se pose au sein de certains centres, en lien avec une partie de cette population.

« En 2024, les Afghans étaient le deuxième groupe le plus impliqué dans des incidents graves dans nos centres d’accueil », déclare la ministre Van Bossuyt. « Nous ne pouvons plus fermer les yeux. »

Elle évoque également les faits de violence commis en dehors des centres, comme les récentes attaques à l’arme blanche à Anvers et à Roulers.

Un momentum européen

Avec le soutien de vingt États membres, la Belgique entend désormais prendre les devants pour faire bouger les lignes.

« C’est maintenant ou jamais », affirme la ministre Van Bossuyt.
« Nous avons envoyé un message clair et fort à la Commission européenne : l’inaction n’est plus une option. Il est grand temps d’adopter une approche déterminée et concertée pour que l’Europe reprenne le contrôle en matière de migration et de sécurité. »

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