Valerie Van Peel : « Les syndicats aussi ont besoin de transparence et de contrôle »

1 décembre 2021
Valerie Van Peel

Le ministère public d’Anvers poursuit des membres de l’UNSP Finances (qui fait partie du syndicat indépendant Union Nationale des Services Publics) ainsi qu’une ASBL liée, Modus Vivendi. Des manipulations au niveau du nombre de membres aurait permis au syndicat d’empocher des millions d’euros. « Quelle ironie de voir le syndicat du fisc être poursuivi pour escroquerie. Ce n’est malheureusement pas un cas isolé. Il y a trop peu de contrôle de ce type de structures de pouvoir. Elles sont devenues intouchables en raison de leurs liens politiques », réagit la députée fédérale N-VA Van Peel.

D’après un lanceur d’alerte, le syndicat UNSP serait parvenu à se placer au niveau des organisations reconnues CGSP, FSCSP et SLFP en gonflant artificiellement son nombre de membres. Certaines personnes n’étaient en réalité pas membres ou n’avaient pas payé de cotisation. « Cette reconnaissance en tant qu’organisation syndicale représentative est extrêmement intéressante », explique Van Peel.

Une nouvelle fraude aux subsides au sein d’une ASBL

« En raison de cette fraude aux subsides, des salaires ont été indûment versés à des délégués syndicaux, des moyens que le SPF Finances n’a pas pu utiliser pour son propre personnel ni son fonctionnement », poursuit Van Peel. « Et une fois de plus, une ASBL liée est impliquée dans une affaire de fraude. J’ai récemment introduit une résolution visant à faire examiner par la Cour des comptes la construction opaque entre les mutualités et les ASBL liées, qui favorise la fraude. Une telle enquête au niveau des syndicats ne serait pas inutile non plus. »

Supprimer les primes syndicales

L’UNSP Finances était le premier à se plaindre de l’insuffisance des moyens reçus par le SPF Finances, alors qu’il les détournait dans son propre intérêt. « Cette situation inacceptable est d’autant plus cynique quand elle se produit au sein d’une telle organisation. Ne vaudrait-il pas mieux supprimer les primes syndicales, qui manquent de transparence, et les remplacer par une assurance protection juridique généralisée pour les travailleurs ? Le travailleur pourrait ainsi toujours bénéficier de l’assistance d’une organisation de travailleurs reconnue, sous la forme d’un avantage extralégal, mais pourrait aussi choisir un autre prestataire privé », conclut Valerie Van Peel.

Qu’avez-vous pensé de cet article?

Indiquez ici votre score personnel
Le score moyen est de