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Valerie Van Peel : « Il est temps d’assumer nos responsabilités »
Invitée dans l’émission De Afspraak vendredi soir, la présidente Valerie Van Peel s’est exprimée sur plusieurs dossiers brûlants, dont Euroclear, la formation du gouvernement bruxellois et bien sûr le budget pluriannuel fédéral.
Euroclear : « Tous les États membres doivent partager les risques »
La Commission européenne tente de convaincre la Belgique de revoir sa position sur le dossier Euroclear. « J’espère que nous ne changerons pas d’avis. D’ailleurs, avons-nous vraiment le choix ? », a déclaré Valerie Van Peel à propos des pressions européennes visant à puiser dans les avoirs russes gelés. « Tenter de bricoler ce dossier sans base juridique solide saperait la confiance dans l’ensemble du système financier. »
Et d’ajouter : « Le minimum du minimum, c’est que tous les États membres partagent les risques. Tant que ce principe n’est pas gravé noir sur blanc, nous ne bougerons pas d’un iota. »
Bruxelles : « Il faut remettre de l’ordre »
Le dossier bruxellois n’a pas été épargné non plus. « Ce qui s’y passe est le summum de l’irresponsabilité politique », a-t-elle dénoncé, après plus de 500 jours de blocage.
Selon Valerie Van Peel, un seul ténor du PS bloque toute ouverture de discussion avec une majorité flamande. Mais la N-VA ne compte pas fuir ses responsabilités : « Si on peut contribuer à remettre de l’ordre, alors oui, on est prêts à prendre nos responsabilités. Comme on le fait partout ailleurs. »
Fédéral : « Tout le monde doit dépasser ses blocages »
Sur le plan fédéral, le Premier ministre a demandé 50 jours supplémentaires pour finaliser le budget pluriannuel. Pour Valerie Van Peel, c’est surtout le citoyen qui paie le prix de cette impasse. « Nous avons conclu un accord historique au sein du gouvernement, avec des réformes qui étaient jugées impossibles depuis des décennies (…) Ce serait une erreur historique de tout laisser tomber maintenant. »
Elle résume la situation avec force : « Le coût de notre dette atteint 11 milliards. C’est l’équivalent du budget de la police et de la justice… multiplié par deux. Et si on ne fait rien, on atteindra très vite les 20 milliards. Voilà ce qui est en jeu. »
« Il faut que chacun dépasse ses blocages personnels, parce que les défis sont immenses. Et si on ne les affronte pas maintenant, ils deviendront encore plus graves, au point de devoir prendre des mesures qui feront vraiment mal aux citoyens », a-t-elle averti.
Elle souligne que le gouvernement a jusqu’ici géré ces défis de manière structurelle, avec un souci constant de préserver au maximum les citoyens.
« Une réforme équilibrée, raisonnable, nécessaire »
« Ce qui est sur la table est extrêmement équilibré. Il y a une réforme en profondeur, une réduction massive des dépenses et, oui, un peu de nouvelles recettes. Mais celles-ci reposent sur la consommation, comme le recommandent tous les économistes. Et en parallèle, une baisse des charges pour les travailleurs. Ce n’est pas déraisonnable. »
Et de conclure : « Il n’y a pas d’alternatives. Alors assumons nos responsabilités et mettons en œuvre ce que les électeurs ont décidé. »