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Vaccins contre le Covid-19 : l’UE ne peut s’en prendre qu’à elle-même

L’UE et AstraZeneca sont en conflit ouvert, ce qui n’est dans l’intérêt de personne, estime l’eurodéputé Geert Bourgeois. « Les entreprises pharmaceutiques sont de plus en plus souvent dépeintes comme des sociétés capitalistes qui ne cherchent que le profit, alors que fierté et gratitude devraient être de mise. » Selon Bourgeois, les deux parties doivent parvenir à une solution amiable.
Personne ne conteste le soutien à la recherche et au développement (R&D) par les autorités de chaque État membre, et pas seulement pour les entreprises pharmaceutiques, explique l’eurodéputé Bourgeois. « Si la R&D permet de créer de nouveaux produits et de nouvelles méthodes de production tout en réalisant des économies d’énergie et de CO2, tout le monde y trouve son compte. Notre prospérité future dépend de la R&D. Le soutien accordé jusqu’à présent n’a toutefois pas encore été dévoilé. »
Un véritable exploit du secteur pharmaceutique
Ces entreprises pharmaceutiques ont réalisé un véritable exploit en mettant au point un vaccin efficace en moins d’un an, poursuit Bourgeois. « Leur personnel a fourni et continue de fournir des efforts colossaux en matière de développement et de production à un rythme jamais vu. Fierté et gratitude devraient être de mise. »
Une demande déplacée
La demande de la gauche (sp.a, Open VLD) de contraindre les entreprises pharmaceutiques à céder leur savoir-faire afin de permettre la fabrication de vaccins génériques est déplacée, selon Bourgeois. « Au-delà de l’impossibilité pratique, il s’agit d’une attaque contre notre solide modèle de prospérité et d’une expropriation brutale. »
Livraisons à prix coûtant
Ces partis oublient d’ailleurs que ces entreprises pharmaceutiques vilipendées contribuent au programme Covax afin d’aider les pays en développement à accéder aux vaccins. AstraZeneca va jusqu’à livrer le sien à prix coûtant au Nord et au Sud, explique Bourgeois.
Obligation Une obligation est un prêt accordé à une entreprise ou à une autorité qui est remboursé avec un intérêt. Contrairement aux actions, la plupart des obligations ont une durée et un intérêt fixes. Cet intérêt est généralement payé annuellement. De ce fait, les obligations impliquent en règle générale un risque moindre que les actions. Obligation de moyens mais pas de résultat
L’UE affirme ne pas recevoir suffisamment de vaccins, mais elle ne peut s’en prendre qu’à elle-même, estime Bourgeois. « En lisant le contrat, on se rend compte qu’il n’est question que d’une obligation de moyens, comme avec Curevac. L’UE n’a imposé aucune obligation de résultat précise. Elle s’est par ailleurs engagée contractuellement à soutenir AstraZeneca pour la mise au point du vaccin. »
« La conclusion est claire : les deux parties doivent mettre un terme à ce conflit et trouver une solution amiable dans l’intérêt de tous », conclut Geert Bourgeois.