Theo Francken à propos des incidents impliquant des drones : “La panique est toujours mauvaise conseillère”

2 novembre 2025
Theo Francken

Le ministre de la Défense, Theo Francken, tire la sonnette d’alarme après plusieurs survols suspects de bases militaires par des drones. Lors du journal de VTM, il a reconnu que la menace était bien réelle, tout en insistant sur le fait qu’il n’y avait pas lieu de céder à la panique. “La vigilance s’impose, pas la peur”, a-t-il affirmé. Il a également annoncé l’accélération de la mise en œuvre du plan antidrones, qui sera présenté vendredi en Conseil des ministres.

Des appareils loin d’être amateurs

Theo Francken confirme que l’origine des drones observés, notamment au-dessus de la base de Kleine-Brogel, reste incertaine. “Il est extrêmement difficile d’identifier les pilotes. Ils opèrent parfois à des dizaines de kilomètres de la zone survolée. La police a fait du bon travail, mais de nuit, il est quasiment impossible de maintenir le signal”, explique-t-il.

Le ministre est formel : il ne s’agit pas de simples drones de loisirs. “Certains drones traversent peut-être notre espace par inadvertance – ce qui, soit dit en passant, est déjà interdit. Mais nous constatons aussi la présence d’appareils qui survolent une base pendant une trentaine de minutes pour cartographier nos infrastructures. Il s’agit là clairement d’opérations d’espionnage, menées vraisemblablement par des professionnels, au service d’États comme la Russie.”

M. Francken reste toutefois prudent. “Je ne dispose pas de preuve formelle, donc je me dois d’être mesuré. Mais il y a de fortes raisons de penser que la situation est plus grave qu’elle n’y paraît.”

Pas de panique, mais une vigilance accrue

Le ministre souligne les nombreuses mesures prises en seulement neuf mois : la désignation d’un général spécialisé, la participation belge à la coalition internationale sur les drones, et le renforcement des capacités en la matière. Pour Theo Francken, il s’agit d’un rattrapage indispensable : “Le précédent gouvernement estimait que les drones étaient immoraux et contraires à l’éthique. Résultat : nous avons pris un retard considérable. Aujourd’hui, j’essaie de combler ce vide.”

Selon lui, céder à la panique serait la pire des stratégies : “Nous ne paniquons pas, nous nous équipons. Les drones sont un phénomène nouveau, qu’il faut aborder avec prudence. Il faut rester sur nos gardes, sans sombrer dans la peur.”

Une procédure accélérée

Un premier plan de 50 millions d’euros sera soumis au Conseil des ministres ce vendredi. L’année prochaine, un plan antidrones plus ambitieux, d’un montant supérieur à un demi-milliard d’euros, suivra. Theo Francken précise que ces montants proviennent du budget existant de la Défense : “Je ne demande aucun crédit supplémentaire. Tout est financé dans l’enveloppe actuelle. Mais il faut aller vite : les procédures d’achat européennes classiques prennent jusqu’à un an et demi, et nous n’avons pas ce temps devant nous.”

Que prévoit le plan antidrones ?

  • Des systèmes de détection capables d’identifier rapidement même les plus petits drones.
  • Des technologies de triangulation pour localiser les pilotes.
  • Des dispositifs de brouillage des fréquences radio.
  • Des drones défensifs capables d’intercepter les engins hostiles.
  • Des fusils spécifiques pour la défense à courte portée.

“Certains de ces équipements pourraient être acquis dès le mois de novembre”, conclut le ministre.

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