Sophie De Wit : « S’évader de prison sera enfin puni par la loi »

2 octobre 2025
Sophie De Wit

La commission Justice de la Chambre a donné son feu vert à une nouvelle loi qui comble enfin une lacune étonnante de notre Code pénal : dorénavant, s’évader de prison ou saboter un bracelet électronique sera passible de poursuites. Jusqu’à présent, seules l’aide à l’évasion et la négligence des gardiens étaient punissables. Le détenu lui-même ne pouvait pas être poursuivi, en raison de ce qu’on qualifiait de « pulsion naturelle vers la liberté ».

« Une situation absurde enfin corrigée »

La députée fédérale Sophie De Wit, qui avait elle-même déposé une proposition de loi reprise dans le texte approuvé, se félicite de cette avancée : « Il est incompréhensible qu’une évasion ou la coupure d’un bracelet électronique restent impunies jusqu’à aujourd’hui. Nous corrigeons enfin cette situation absurde. »

Selon elle, chaque évasion ou détérioration de bracelet entraîne des coûts importants : mobilisation de la police pour retrouver le fugitif, remplacement du matériel endommagé… « Chaque évasion nuit à la crédibilité de la Justice, engendre un sentiment d’insécurité chez les victimes et coûte très cher à la collectivité », souligne Sophie De Wit.

Le port du bracelet reste une faveur

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2024, près de 5 % des porteurs de bracelets électroniques en Flandre ont saboté leur dispositif (soit 245 cas). En Wallonie, on en a recensé 236, soit 6 %. En outre, 10 à 15 % des porteurs ont enfreint les conditions imposées — ce qui représente en moyenne deux violations par jour. « Le port du bracelet est une faveur. Ceux qui en abusent doivent être sanctionnés », insiste-t-elle.

Le projet de loi prévoit qu’en cas de détérioration, le port du bracelet sera immédiatement suspendu et pourra être révoqué définitivement. La surveillance électronique sera interrompue dans l’attente de la décision.

Sophie De Wit regrette toutefois que sa proposition initiale n’ait pas été entièrement retenue : elle plaidait pour qu’un détenu ayant sectionné son bracelet soit exclu de toute nouvelle mesure de surveillance électronique pendant une période d’un à cinq ans. « La pénalisation est une avancée essentielle, mais il est dommage que le projet de la ministre ne prévoie pas aussi une exclusion plus longue de cette faveur pour les récidivistes », ajoute-t-elle.

Une base légale pour les tests de drogue en prison

Enfin, le texte établit une base légale claire pour la réalisation de tests de dépistage de drogue en prison. « C’est aussi une mesure indispensable pour mieux lutter contre les graves problèmes liés à la drogue dans les établissements pénitentiaires et garantir la sécurité des détenus comme du personnel », conclut Sophie De Wit.

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