Sophie De Wit : « Les criminels qui exploitent des mineurs doivent être plus sévèrement punis »

13 décembre 2025
Sophie De Wit

La députée fédérale Sophie De Wit réagit fermement aux nouveaux chiffres qu’elle a obtenus via une question parlementaire sur l’implication croissante des mineurs dans des infractions liées à la drogue. « Nous ne pouvons pas laisser nos jeunes tomber entre les mains de la narco-mafia », déclare-t-elle.

Les mineurs de plus en plus impliqués dans les faits liés à la drogue

Entre 2022 et 2024, les parquets de la jeunesse ont enregistré pas moins de 17.724 dossiers liés à des faits de drogue impliquant des mineurs. Le phénomène est particulièrement visible dans les grands arrondissements. Anvers arrive en tête avec 3.024 dossiers sur trois ans, suivie de la Flandre orientale (2.925) et de Bruxelles (1.938).

Selon les données, 72 % de ces dossiers – soit 12.711 cas – concernent la possession de stupéfiants. Plus d’un quart des affaires (4.715 au total) portent sur la vente, l’offre ou la livraison de drogues par des mineurs.

Pour Sophie De Wit, ces chiffres confirment une tendance inquiétante : les jeunes sont de plus en plus impliqués dans la problématique de la drogue, non seulement en tant qu’usagers, mais aussi comme acteurs du trafic. « Les réseaux criminels recrutent des jeunes parce qu’ils sont plus influençables et plus faciles à manipuler. Il est urgent de renforcer significativement les peines pour les barons de la drogue et les bandes organisées qui utilisent des mineurs pour faire le sale boulot : retirer de l’argent, récupérer des drogues, voire commettre des attentats », insiste-t-elle.

Des bases de données lacunaires

La réponse ministérielle met également en lumière des lacunes dans les bases de données disponibles. Ainsi, la Banque de données nationale générale (BNG) enregistre bien des chiffres sur les mineurs suspectés de faits liés à la drogue, mais ne répertorie pas ceux utilisés comme « uithalers » (extracteurs de drogue dans les ports). Par ailleurs, aucune donnée n’est collectée sur les victimes d’infractions.

« J’invite le ministre compétent à faire en sorte que certains types de données soient enregistrés de manière plus détaillée dans la Banque nationale générale. Cela permettrait d’adapter plus efficacement les politiques et la législation à la réalité du terrain », souligne Sophie De Wit.

Elle plaide également pour un meilleur suivi des données au sein des parquets de la jeunesse, notamment pour évaluer les mesures imposées aux jeunes et détecter d’éventuels cas de récidive. « Nous devons absolument empêcher que nos jeunes soient happés par la narco-mafia. En poursuivant systématiquement les recruteurs et en misant sur un accompagnement précoce via l’école et l’aide à la jeunesse, nous pouvons les protéger de l’engrenage criminel », conclut la députée.

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