Sophie De Wit : « Les actes de violence des manifestants syndicalistes sont tout aussi graves que ceux des manifestants ordinaires. »

6 octobre 2023
Sophie De Wit

Le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open Vld) a élaboré un projet de loi devant permettre aux juges de prononcer une « interdiction de manifester » à l’encontre des émeutiers auteurs d’actes de violence lors de manifestations. Une bonne idée, pourrait-on penser, si le projet ne prévoyait une exception majeure : l’interdiction de manifester ne serait pas possible pour les émeutiers ou auteurs d’actes de violence participant à une action syndicale. Incompréhensible, selon Sophie De Wit, qui a dénoncé cette situation à la Chambre. « Tout le monde doit être égal devant la loi. »

Sophie De Wit : « Dans une démocratie, nous bénéficions de la liberté d’expression et du droit de manifester. Casser des vitres, bloquer des ambulances, frapper sur la police, mettre le feu à des voitures.... rien de tout cela n’en fait partie. Ce projet de loi visant à interdire aux émeutiers de manifester est une bonne initiative en soi. Mais que peut-on y lire ? Qu’une exception est prévue pour les actes de violence et de vandalisme commis dans le cadre d’une action syndicale. Comment Van Quickenborne peut-il défendre cela ? Les actes de vandalisme lors de manifestations sont-ils moins graves s’ils sont le fait de syndicalistes ? La souffrance des commerçants dont les vitrines ont été brisées est-elle moindre si les événements ont lieu dans le cadre d’une action syndicale ? C’est inacceptable. Tout le monde doit être égal devant la loi ! »

Pas de violences lors des actions syndicales?!

D’après Van Quickenborne, cette exception découle du fait que « ce genre de violences ne se produisent pas lors des manifestations syndicales ». « Laissez-moi rire », réagit De Wit. « Tout le monde se souvient des violentes émeutes et des actes de vandalisme commis à la suite de la grande manifestation syndicale du 6 novembre 2014 à Bruxelles, sans même parler des récentes actions syndicales contre Delhaize. »

Une exigence de la gauche francophone

« La véritable raison de cette exception est évidente », estime De Wit. « Il s’agissait tout simplement d’une exigence de la gauche francophone. Autrement, le ministre n’aurait pas pu faire adopter son projet de loi. On déplore une fois de plus le faible poids politique de l’Open Vld au sein de la Vivaldi. »

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