Vous êtes ici
Sophie De Wit : « L’augmentation de la surpopulation carcérale a des répercussions sur l’application des peines »

D’après les chiffres demandés par la députée fédérale Sophie De Wit, la surpopulation carcérale a encore augmenté dans notre pays. Ce sont surtout les prisons flamandes qui en font les frais. Autre fait notable : seules neuf des 57 places de la maison de détention de Courtrai sont actuellement occupées. « Des chiffres alarmants », déclare De Wit. « Avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur l’application des peines et la charge de travail du personnel pénitentiaire. »
La Flandre plus durement touchée
Presque toutes les prisons de Flandre font face à un problème de surpopulation. Ce sont surtout les prisons d’Anvers, Termonde, Gand et Malines qui y sont confrontées, certaines jusqu’à 166 %. À l’inverse, en Wallonie, on trouve moins de prisons surpeuplées que le contraire, alors que la capacité disponible est a priori similaire au nord et au sud du pays. « Le ministre s’obstine pourtant à refuser de mieux répartir les prisonniers entre les régions. Dans un pays aussi petit que le nôtre, cela me semble pourtant aller de soi. »
45 % des prisonniers ne sont pas de nationalité belge
Une grande partie de nos prisonniers n’ont par ailleurs pas la nationalité belge (45 %) et devraient en réalité purger leur peine dans leur propre pays. Alors que le gouvernement Michel Ier misait fortement sur ce point, les résultats du gouvernement De Croo laissent sérieusement à désirer.
Aucun accord en vue de réformes
Il faut également savoir qu’une grande partie des places de prison sont occupées par des personnes en détention provisoire (environ 40 %). Le ministre Van Quickenborne avait promis des mesures à ce niveau. « Sans résultats », déplore De Wit. « Nos propositions visant à louer des places aux Pays-Bas ou ailleurs ont été ignorées. Espérons que le ministre ne mettra pas en place les quotas de détention provisoire proposés, car il s’agit d’une fausse solution qui risque de mettre notre sécurité en péril. Ce dont nous avons besoin, ce sont des réformes en matière de procédure pénale qui réduisent la durée des enquêtes et donc de la détention provisoire. Le ministre a toutefois déclaré que le gouvernement Vivaldi n’arrivait pas à se mettre d’accord sur le sujet. »
Cheval de bataille inutile
La sous-occupation de la maison de détention de Courtrai, véritable cheval de bataille de Van Quickenborne, mérite également d’être soulignée. « Les maisons de détention devaient servir à appliquer toutes les peines, y compris de courte durée. Mais près d’un an avant la fin de la législature, je constate qu’il n’a pu en ouvrir qu’une sur quinze. Son taux d’occupation n’est en outre que de neuf détenus sur 57 places disponibles depuis septembre de l’année dernière. Comment est-ce possible ? »
La seule mesure proposée consiste en... une réduction des peines !
La seule mesure prise par Van Quickenborne pour lutter contre la surpopulation est l’octroi d’une réduction de peine de six mois. « On est loin de la justice plus rapide, plus ferme et plus juste promise », dénonce la députée fédérale. « Avec toutes les conséquences qui en découlent pour les victimes et la sécurité de notre société. »