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Sophie De Wit : « 40 % des affaires de violences sexuelles restent sans suite »

Près d’un tiers des affaires de violences sexuelles se terminent sans poursuite pour des raisons « techniques ». C’est ce qui ressort des chiffres demandés par la députée Sophie De Wit. Elle appelle les parquets à engager un maximum de poursuites et à améliorer l’accompagnement des victimes.
Affaires classées sans suite
Les chiffres montrent que dans 33,5 % des dossiers, aucune poursuite pénale n’est engagée pour des raisons techniques, comme le manque de preuves ou l’auteur inconnu. Dans 3,8 % des cas, le parquet décide de ne pas poursuivre pour des raisons d’opportunité, comme un « impact sociétal limité », l’absence de casier judiciaire ou la jeunesse du suspect.
Au total, près de 40 % des affaires sont donc classées sans qu’il y ait de procès. De plus, les chiffres révèlent que des poursuites effectives sont engagées dans seulement 16 % des dossiers.
« Incompréhensible face à des faits graves »
Sophie De Wit réagit vivement : « Je trouve tout simplement aberrant que pour des faits aussi graves que le viol, l’attentat à la pudeur, l’exhibitionnisme, la pédophilie ou l’inceste, de tels arguments soient avancés. Comment l’absence de casier judiciaire ou l’impact sociétal limité peuvent-ils jouer un rôle dans une affaire de viol ou de pédophilie, par exemple ? »
À suivre
De Wit souligne que le faible taux de poursuites montre qu’il reste beaucoup de travail :
« Si nous voulons augmenter le nombre de poursuites, nous devons renforcer la collecte de preuves. Cela ne sera possible qu’en accompagnant mieux les victimes et en abaissant le seuil pour porter plainte. J’en appelle aux parquets pour que, à l’avenir, un maximum d’affaires de violences sexuelles soient poursuivies. »