Scandale de corruption UE-Qatar : « Besoin d’un débat public pour une plus grande transparence »

13 décembre 2022
Budget européen : mauvais cap

L’eurodéputé Geert Bourgeois se dit choqué par le scandale de corruption qui secoue le Parlement européen. Il réclame un renforcement des règles relatives à la transparence et aux conflits d’intérêts pour les eurodéputés. Assita Kanko est elle aussi consternée et demande un débat d’urgence au Parlement. « On ne peut en discuter à huis clos. » Les députés mettent toutefois en garde contre une réaction disproportionnée. « Nous n’allons pas remettre en cause l’indépendance du Parlement de manière générale », explique le chef de délégation Bourgeois.

Geert Bourgeois soutient l’appel au renforcement des règles de transparence. « Tous les contacts, y compris avec des représentants de pays tiers, devraient être déclarés. » Il s’oppose toutefois à la création d’un organe d’éthique interinstitutionnel : « Il serait incompréhensible qu’un parlement soumette ses membres à la codécision de la Commission européenne en tant que pouvoir exécutif. Nous n’allons pas remettre en cause les principes de séparation des pouvoirs ni d’indépendance du parlement. La base de notre démocratie parlementaire, c’est que le parlement contrôle le pouvoir exécutif, pas l’inverse », explique Geert Bourgeois.

Ce qui vaut pour les conseillers communaux doit également valoir pour les eurodéputés

Bourgeois plaide pour une révision du code de conduite. « Aujourd’hui, un député doit seulement signaler qu’il a un conflit d’intérêts. Ce n’est pas suffisant : il devrait également s’abstenir de participer à la prise de décision et au vote relatifs à un dossier dans lequel il a un intérêt personnel. C’est le cas pour un échevin ou un conseiller communal, pourquoi pas un eurodéputé ? »

Ne pas créer de fausses perceptions

Il faut pour finir éviter de présenter la politique (européenne) comme intégralement corrompue, estime Bourgeois. « Ce serait faire le jeu des régimes autocratiques qui s’en prennent à nos normes et valeurs. Aucune règle de transparence n’empêchera jamais les contacts et transactions occultes. Pour lutter contre la corruption, nous disposons heureusement d’une justice indépendante. »

Pas à huis clos

À la demande d’Assita Kanko, le Parlement européen doit tenir aujourd’hui (mardi) une session d’urgence. « L’UE a l’habitude de discuter de beaucoup de choses à huis clos, mais je pense que ce débat doit se tenir publiquement. » Kanko, qui devait se rendre prochainement au Qatar en tant que membre de la commission Affaires étrangères, a par ailleurs fait savoir que ce voyage n’aurait finalement pas lieu. « Tant que la lumière n’aura pas été faite sur cette affaire de corruption, il ne me paraît pas opportun de nous y rendre. »

Qu’avez-vous pensé de cet article?

Indiquez ici votre score personnel
Le score moyen est de