Sander Loones : « La situation de la Belgique est la pire d’Europe »

24 mars 2023
Sander Loones

« Une bonne nouvelle ? Comment cela ? », se demande le député fédéral Sander Loones dans De Ochtend après que le comité de monitoring a revu à la baisse les estimations relatives au déficit budgétaire de la Belgique. Alors que la majorité fédérale considère cela comme une « bonne nouvelle », Sander Loones se montre beaucoup plus circonspect. « En six ans, le déficit budgétaire va augmenter de 18 milliards d’euros ! Nous sommes dans la misère la plus totale, notre budget est catastrophique et notre dette publique explose. Même des pays tels que la Grèce, l’Espagne et l’Italie font mieux. Je trouve assez malvenu d’oser parler de bonne nouvelle. »

« Pour avancer, il faut trois choses : une bonne voiture, un bon chauffeur et un réservoir plein. En Belgique, nous n’en avons aucun des trois. Notre pays est un véritable bric-à-brac complètement bloqué, avec un Premier ministre au volant qui n’est en rien le leader dont vous avons besoin, et nous n’avons surtout pas assez de carburant : des personnes qui travaillent et nous permettent de régler la note. C’est avant tout sur ce plan que nous devons agir, en particulier en Wallonie et à Bruxelles. Si nous voulons remettre de l’ordre dans notre budget, nous avons réellement besoin de ce fameux taux d’emploi de 80 %. Aucune politique ne va pourtant dans ce sens pour le moment. »

« Cela rendrait le système bien plus équitable. On observe actuellement beaucoup de tensions : les personnes qui travaillent ne trouvent pas normal que d’autres ne le fassent pas et que ce soit à elles de régler la note. »

Champions des taxes

Pourrions-nous augmenter les revenus ? Difficilement, estime Loones : « Nous sommes déjà les champions des taxes. Tous les chiffres le confirment. Des Transferts Les flux monétaires de la Flandre vers Bruxelles et la Wallonie sont appelés des transferts. Le montant des transferts par le biais du budget fédéral, de la loi de financement et de la sécurité sociale serait de 6 à 7 milliards d’euros par an, voire de 11 milliards d’euros s’il est tenu compte du remboursement de la dette. Le montant des transferts est toujours contesté du côté francophone où les transferts sont considérés comme une mesure de solidarité. Une étude du Vives (KULeuven) a démontré que les transferts ne servent pas la solidarité mais ont plutôt un effet paralysant sur la croissance tant de l’économie wallonne que de l’économie flamande. transferts par-ci, par-là sont envisageables, mais plus de revenus, c’est totalement impossible. Tout le monde sait que le problème se situe au niveau des dépenses, et en particulier de notre Sécurité sociale En Belgique, la sécurité sociale relève jusqu’à aujourd’hui du fédéral. Les principaux piliers de la sécurité sociale belge sont l’assurance maladie-invalidité (INAMI), les pensions, l’assurance-chômage et les allocations familiales, sans oublier les maladies professionnelles, les accidents du travail et les vacances annuelles. Certains partis flamands prônent depuis longtemps le transfert de (grands pans de) la sécurité sociale aux régions et communautés. sécurité sociale et de nos pensions. »

Le PS est un danger pour nous tous

Alors que le PS cherche à reporter les choses, Sander Loones se montre très clair : « Le temps presse. Une réforme des pensions avait été promise pour septembre 2021. Nous sommes presque deux ans plus tard. Ce gouvernement ne tient pas ses promesses, c’est le principal reproche que j’ai à lui faire. Il tente juste de sauver les apparences. Voyez Dermagne (ministre fédéral de l’Économie et du Travail) : il nie le problème et prétend que tout va se régler de lui-même. Le PS est un véritable danger pour nous tous. »

Sur le banc des accusés

Pour Sander Loones, le coronavirus et la crise ukrainienne ne sauraient justifier la situation lamentable dans laquelle se trouve la Belgique. « Le problème est beaucoup plus profond. Il est structurel. Comparons avec d’autres pays. La Grèce, l’Italie et l’Espagne sont autant de pays dits à problèmes dont le budget est pourtant bien meilleur que le nôtre. Ils sont également mieux armés face au vieillissement. La Belgique se trouve dans la pire situation d’Europe, tout simplement. L’UE s’est montrée clémente pendant longtemps du fait du coronavirus, mais les règles devront bientôt à nouveau être respectées et nous savons déjà où le pays va se retrouver : sur le banc des accusés. Mieux vaut l’éviter. »

Un déficit de 0,7 % avec la N-VA

Sander Loones évoque pour finir le précédent gouvernement fédéral, dont la N-VA faisait partie : « Nous avions alors hérité d’un déficit budgétaire de 3,4 % et l’avions ramené à 0,7 %. Nous avions un vaste deal pour l’emploi sur la table. Le Tax shift Il est question de tax shift ou de glissement d’impôts lorsqu’un nouvel impôt est introduit ou qu’un impôt existant est majoré pour en réduire ou en supprimer un autre. La N-VA est partisane d’un glissement des charges sur le travail vers des charges sur la consommation ou la pollution de l’environnement, par exemple, mais pas d’un impôt qui augmente la pression fiscale totale. tax shift a permis une gigantesque réduction d’impôts et fut une véritable bouffée d’oxygène pour notre économie. Les chiffres le montrent. Le gouvernement actuel profite des mesures prises à l’époque, mais il est grand temps qu’il agisse enfin par lui-même. »

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