Vous êtes ici
Réforme de la fiscalité sur les voitures de société : onéreuse, asociale et guère avantageuse pour l’environnement

Le gouvernement fédéral a décidé de supprimer entièrement les réductions d’impôt pour les voitures non électriques à partir de 2026. Il souhaite ainsi rendre le parc de voitures de société belge entièrement électrique d’ici 2030. Les députés fédéraux N-VA Wouter Raskin et Joy Donné expliquent : « Nous sommes tout à fait favorables au verdissement du parc automobile, mais nous doutons de la faisabilité et du financement de ces projets. »
Harcèlement des propriétaires de voitures non électriques
Pour commencer, le gouvernement choisit de harceler les propriétaires de voitures non électriques plutôt que de taxer moins lourdement les voitures à faibles émissions. Les taxes sur les voitures non électriques vont augmenter à partir de septembre 2021. D’autres véhicules plus propres et moins polluants, comme les voitures hybrides, seront également taxés plus lourdement. « Il faut inciter les gens à opter pour des voitures moins polluantes et non les punir, car ils ont acheté ou n’ont pu s’acheter qu’une voiture plus polluante », explique Donné. « Il s’agit de méthodes asociales qui vont frapper les plus fragiles d’entre nous. L’offre de voitures électriques sera encore trop limitée ces prochaines années et ce sont les petits indépendants et les travailleurs qui vont payer les pots cassés. La moitié des citoyens n’ont pas d’allée ni de garage pour recharger leur voiture. Et qu’en est-il des personnes qui se déplacent avec une petite voiture de société, comme les employés des agences de nettoyage ? Faut-il les abandonner à leur sort ? »
Énergie polluante
« Cette réforme est par ailleurs présentée comme une réforme verte », explique Wouter Raskin. « C’est pourtant loin d’être le cas. Les voitures électriques roulent à l’électricité, et tant que celle-ci ne sera pas produite sans émissions de CO2, elles resteront polluantes. La coalition Vivaldi a en outre décidé de fermer les centrales nucléaires neutres en CO2 et de les remplacer par des centrales au gaz polluantes. Ce sont ces centrales au gaz qui permettront d’alimenter les voitures électriques. Du fait de cette focalisation sur l’électrification, il n’y aura pas suffisamment d’énergie pauvre en carbone à court terme et les voitures électriques continueront de rouler à partir d’une énergie polluante. »
Une forte hausse d’impôts pour les Flamands
Pour finir, cette réforme va créer un immense trou dans un budget déjà très mal en point. « Des accises colossales sont prélevées sur l’essence et le diesel. La proposition du gouvernement n’indique nulle part qui va devoir payer pour ces pertes de revenus (entre 1 et 5 milliards d’euros). Il est évident que c’est une nouvelle fois le travailleur flamand qui en fera les frais », conclut Joy Donné.
Si la majorité ne trouve pas de solution à ces différents problèmes, cette proposition aura surtout une valeur symbolique. Ces réformes vont avoir un coût énorme, pour un impact environnemental très limité.