Référendum sur l’Ukraine : « L’Europe peut et doit faire mieux »

7 avril 2016
Référendum sur l’Ukraine : « L’Europe peut et doit faire mieux »

Les Néerlandais se sont exprimés, dans un référendum, sur l’accord d’association entre l’Union européenne et l’Ukraine. Comme prévu, le camp du « non » l’a emporté, avec une grande majorité de 61,1 pour cent et une progression convaincante de 32,2 pour cent. « Je vois dans le vote néerlandais un énième signal que l’Europe peut et doit faire mieux », explique le parlementaire européen Sander Loones. « La politique europhile traditionnelle a prouvé son échec. Nous avons aujourd’hui besoin d’euroréalisme, pas d’une rêverie déphasée sans acceptation sociale. »

Sur le plan formel, il était question d’un référendum relatif à la question ukrainienne. Dans les faits, il s’agissait toutefois d’un vote sur l’échec de la politique européenne, et en particulier l’échec de la politique étrangère et sécuritaire.

La boîte de Pandore

En s’attaquant à l’accord d’association entre l’UE et l’Ukraine, les Pays-Bas ont peut-être ouvert la boîte de Pandore. « Malheureusement, le référendum n’a pas seulement été un forum pour les euro-critiques, cela a aussi ouvert la porte à la voix pro-russe qui souhaite ébranler le rapprochement entre l’Ukraine et l’Europe », estime Loones. Même si le référendum n’est pas contraignant, les résultats sont suivis avec attention dans différentes capitales européennes. Notamment parce que cela peut avoir un impact sur la politique à l’égard de la Russie et la position néerlandaise dans le paysage européen.

Sonnettes d’alarme

« Le gouvernement néerlandais exerce aujourd’hui la présidence tournante de l'UE. Cette voix anti-européenne ne pouvait pas arriver à un pire moment pour eux », reconnaît Loones. « Mais ils doivent à présent se mettre au travail. La victoire électorale du Front National en France, la discussion sur le Brexit en Grande-Bretagne, le rejet de la politique de justice européenne au Danemark, la formation d'un front anti-européen en Europe de l'Est et aujourd'hui le référendum néerlandais : autant de sonnettes d’alarme que les dirigeants européens ne peuvent pas ignorer s'ils ne veulent pas attiser le mécontentement croissant dont l'Europe fait l’objet. »

« Nous ne pouvons certainement pas relativiser ce résultat », prévient Loones. « Avec 32 pour cent, la progression s’est révélée plus que convaincante. » Selon lui, la victoire du camp du non était surtout un vote contre le flux de réfugiés incontrôlé et l'échec de la politique de sécurité européenne. « C’est se fourvoyer de penser que conclure un accord d'asile avec la Turquie et partager les données relatives aux passagers aériens résoudra tous les problèmes. Nous n’en sommes qu’au début des nombreuses réformes indispensables. »

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