Vous êtes ici
Rapport de la commission Congo : « Pas de réparations coloniales, mais le diable est dans les détails »
Le rapport final de la Commission Passé colonial, ou « commission Congo », est prêt. Le député fédéral Tomas Roggeman le qualifie de « digeste » : « La raison a apparemment prévalu sur les pitreries auxquelles nous avons assisté au sein et en dehors de la commission ces deux dernières années. Espérons que nous pourrons laisser cette hystérie de gauche et écologiste derrière nous. » Roggeman s’interroge néanmoins sur certaines recommandations.
Ces dernières années, la N-VA a fermement pris position contre la volonté d’exploiter le passé colonial pour imposer un agenda politique actuel. Il explique : « Certains pensaient faire de la commission un instrument leur permettant de modeler la société selon leurs idées de la culpabilité et de la pénitence des Blancs. Nous sommes heureux que ces opinions ne soient pas dominantes dans le rapport final. »
Pas de furie iconoclaste
Le colonialisme fut et reste une erreur morale et éthique fondamentale, et la N-VA soutiendra sa condamnation explicite dans le rapport. Nous soutenons également les recommandations relatives aux archives, à la recherche historique et aux commémorations. « Nous soutenons tous les projets qui permettent une meilleure préservation et exposition de notre passé, sans aller jusqu’à la furie iconoclaste », explique Roggeman.
Compromis à la belge
Le rapport final parle d’excuses parlementaires tout en excluant l’idée de réparations. La N-VA a toujours été opposée aux réparations coloniales. Le contenu du rapport final est en réalité un compromis à la belge qui vise à contenter les ailes gauche et du centre de la Vivaldi : on ne veut pas de réparations, mais on présente tout de même des excuses. « Nous craignons que des groupes d’activistes puissent néanmoins assigner l’État belge sur la base de ce texte afin de lui réclamer des réparations financières », déclare Roggeman.
Le diable est dans les détails
Roggeman émet également des réserves sur le rapport du président de la commission De Vriendt : « Le diable est dans les détails. On cherche tout de même à faire avancer certaines revendications de la gauche radicale, comme un cadre pour le devoir de diligence des entreprises, un testing sur le marché du travail, l’enregistrement et la justification obligatoires de tout contrôle d’identité par la police, elle aussi ciblée pour "profilage ethnique". Nous craignons également la "réflexion nationale" sur des traditions telles que le Père Fouettard. Si ces éléments disparaissent du rapport, Wouter De Vriendt pourra compter sur notre soutien », conclut Tomas Roggeman.