Propositions de budget pluriannuel et de fonds de relance de Charles Michel : « Les intentions sont bonnes, mais insuffisantes »

10 juillet 2020

La délégation N-VA au Parlement européen réagit de manière positive mais prudente aux propositions de Charles Michel concernant le budget pluriannuel et le fonds de relance de l’Union européenne. Pour le chef de délégation Geert Bourgeois, plusieurs éléments vont dans le bon sens, mais sont insuffisants. « Cinq milliards pour toutes les régions et tous les secteurs touchés par le Brexit ? C’est un cautère sur une jambe de bois. »

Un fonds de compensation pour le Brexit

La volonté de créer un fonds pour compenser les conséquences du Brexit est l’un de ces éléments positifs. Geert Bourgeois tient à souligner qu’il a été le premier à demander à l’UE de faire preuve de solidarité avec les régions et les secteurs les plus gravement touchés. Il rappelle que la Flandre risque de perdre 2,6 % de son PIB Le produit intérieur brut (PIB) correspond à la production totale de biens et de services au sein d’un pays, tant d’entreprises que des administrations. Il est généralement utilisé comme critère d’évaluation de la prospérité d’un pays. C'est la raison pour laquelle la N-VA surveille de près l’évolution du PIB belge. PIB et 28 000 emplois en cas de Brexit dur. Et même en cas d’accord, les pertes seront immenses. Le montant de cinq milliards pour toutes les régions touchées est donc totalement insuffisant.

Coronavirus : 37 milliards pour la Pologne, à peine touchée, contre 5,5 pour la Belgique

Autre élément positif : le président du Conseil européen souhaite tenir compte de l’impact réel de la crise du coronavirus dans la répartition des moyens, contrairement à la proposition précédente de la Commission européenne. Il souhaite octroyer 30 % du fonds de relance sur la base de la baisse du PIB en 2020 et 2021. C’est loin d’être suffisant, selon Bourgeois. « Le paquet devrait être entièrement basé sur la baisse de la prospérité liée au coronavirus. Le rapport devrait être au moins inverse (30/70). Je commence à comprendre l’absence de réponse de la Commission européenne à ma question écrite du 3 juin relative aux critères pré‑coronavirus qu’elle applique. La Pologne, à peine touchée, reçoit ainsi 37 milliards de subventions en provenance de la facilité pour la reprise et la résilience, alors que la Belgique, dont les résultats se situent en dessous de la moyenne européenne, ne reçoit que 5,5 milliards. » 

L’UE sur la voie de l’union des dettes

Le groupe N-VA déplore également le fait que Charles Michel se dirige lui aussi vers une union des dettes et opte pour la répartition déséquilibrée de 500 milliards de dons contre à peine 250 milliards de prêts. Ici aussi, le rapport aurait dû être au moins inverse. Heureusement, chaque État membre devra soumettre un plan de relance qui sera évalué sur base de ses mérites par la Commission et approuvé par le Conseil.

Pour finir, la délégation N-VA souligne par la voix de Geert Bourgeois qu’une véritable politique de relance pour l’Union européenne doit miser sur la recherche, le développement et l’innovation. « Je ne comprends pas que Charles Michel ne se tourne pas davantage vers l’avenir dans son budget. Le fonds de relance prévoit certes 13 milliards pour la recherche et le développement, mais c’est totalement insuffisant ; et dans le budget pluriannuel, il réduit le budget de cinq milliards. Les intentions sont bonnes, mais insuffisantes. Le reste du monde ne nous attendra pas. »

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