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Projet de loi relatif à la migration étudiante : la porte de la fraude reste ouverte, la N-VA votera contre
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Les visas étudiants sont censés renforcer nos universités en attirant les « best and brightest ». Dans la pratique, c’est trop souvent l’inverse qui se passe. De trop nombreux étudiants étrangers ne disposent pas des compétences de base requises pour réussir leurs études et disparaissent dans l’illégalité. La transposition problématique d’une directive européenne en projet de loi est une opportunité manquée pour le secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration de lutter contre la fraude aux visas étudiants.
Les étudiants non européens qui viennent faire leurs études ou un doctorat chez nous peuvent être un véritable enrichissement pour notre paysage académique. L’UE a donc émis une directive en 2016 afin de favoriser la migration étudiante vers l’Europe. Le secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration Mahdi (CD&V) souhaite la transposer dans notre législation, mais son projet présente de sérieuses lacunes.
Aucune garantie financière
Les garanties financières exigées dans le projet du gouvernement vis-à-vis des étudiants étrangers sont totalement insuffisantes. Le « système de garants », qui permet à des tiers de se porter garants d’un étudiant étranger, est une coquille vide. Dès que des problèmes surviennent, ces garants disparaissent de la circulation. Le contrôle de la progression des études disparaît également, de sorte que les étudiants qui redoublent ou triplent leur année peuvent rester ici indéfiniment. « L’objectif ne saurait être de permettre aux étudiants étrangers, après leur arrivée dans notre pays, de se tourner vers un CPAS en vue de l’obtention d’une allocation car ils ne peuvent pas subvenir à leurs besoins », explique la députée fédérale Yoleen Van Camp.
Aucune exigence linguistique
Le projet de loi du secrétaire d’État n’impose aucune exigence linguistique aux étudiants étrangers non plus. C’est étrange, car pour réussir ses études en Flandre, il faut tout de même connaître la langue dans laquelle l’enseignement sera dispensé. Pour la N-VA, les étudiants étrangers devraient présenter une attestation de niveau NT2. « Une bonne connaissance du néerlandais est une question de respect envers les établissements d’enseignement et les contribuables flamands, qui paient pour ces formations. L’absence d’exigence en la matière illustre parfaitement le laxisme du gouvernement dans la mise en œuvre de cette directive », affirme la députée fédérale Darya Safai.
Aucun respect envers le parlement et la Flandre
Pour finir, la façon dont le gouvernement Vivaldi impose ce projet de loi est tout aussi révoltante. Malgré toutes les déclarations sur la nouvelle culture politique et la création d’une Conférence interministérielle sur la Migration et l’Intégration, le secrétaire d’État ne s’est concerté avec personne. « Mahdi soumet un projet de loi ayant un impact direct sur les compétences des entités fédérées, l’enseignement en l’occurrence, et ne se concerte pas avec les ministres concernés. Il ne s’est même pas présenté lors de la discussion de son projet de loi en séance plénière de la Chambre. Quel manque de respect envers le parlement et les compétences des entités fédérées », conclut le député fédéral Theo Francken.