Procédures de plusieurs années et pratiquement aucun retour : la politique d’asile de la Belgique est un échec

13 avril 2023
Theo Francken et Darya Safai

« La politique d’asile de la Belgique est un véritable échec. D’après des chiffres récents, la durée de traitement moyenne d’une demande d’asile atteint 434 jours, soit deux années de travail entières. Le retour des cas Dublin reconnus vers d’autres États membres de l’UE est lui aussi catastrophique. Seul un cas sur dix fait effectivement l’objet d’un retour », déplorent les députés fédéraux Theo Francken et Darya Safai.

Le retour des demandeurs d’asile n’ayant pas droit au séjour ni à l’accueil dans notre pays n’a toujours pas atteint son niveau d’avant la crise du coronavirus. Ce sont surtout les renvois de migrants dans le cadre du système de Dublin (permettant de renvoyer vers le pays initial les demandeurs d’asile qui introduisent une demande dans un État membre alors qu’il l’ont déjà fait dans un autre) qui posent problème. « Sur 8 442 cas, seuls 825 ont été renvoyés. La Belgique est encore très loin du compte. L’efficacité du système de Dublin pose question. Il est temps de changer de cap et de renvoyer réellement toutes ces personnes », estiment Theo Francken et Darya Safai.

Le Règlement Dublin est néfaste

Le pourcentage de personnes que notre pays accepte de reprendre dans le cadre du système de Dublin est en revanche bien plus élevé. Avec 61 % de décisions approuvées, la Belgique se trouve en tête de liste. « Un équilibre inquiétant », selon Darya Safai. « Alors que le système de Dublin devait permettre d’expulser plus facilement les personnes n’ayant pas droit à l’asile, il se révèle finalement néfaste pour notre pays. Cela s’explique par l’attitude passive du gouvernement fédéral en matière de retour. »

La politique d’asile de la Vivaldi n’est qu’une illusion

« Tout le récit de la Vivaldi en matière d’asile et de migration n’est qu’une immense illusion ; chaque jour qui passe ne fait que le confirmer. La Belgique est dans la pire situation d’Europe, elle est dirigée par un gouvernement de naïfs irresponsables et est chaque jour condamnée car ce n’est jamais suffisant. » Pour la N-VA, une autre approche s’impose. « L’accord de Dublin n’est pas parfait, mais il n’est même pas appliqué correctement pour le moment. Nous faisons face à un système de demandes multiples, notre pays laissant faire les migrants en ne les renvoyant pas », déclare Theo Francken. Il plaide pour l’application stricte des règles de Dublin afin de lutter contre ce phénomène. « Aucune personne ayant déjà introduit une demande d’asile dans un autre État membre de l’UE ne devrait plus entrer en considération pour bénéficier de l’asile chez nous. »

La procédure d’asile n’a jamais été aussi longue

Une autre conséquence est l’allongement de la durée de la procédure d’asile, à 434 jours en moyenne. En 2018, elle était de 309 jours. « Le traitement d’une demande d’asile n’a jamais pris autant de temps », explique Theo Francken. « Depuis vingt ans que je suis le dossier de l’asile et de la migration, la procédure n’a jamais été aussi longue. Ni même avant. Le gouvernement a pourtant fait du traitement rapide des demandes d’asile l’un de ses priorités absolues. Il a déjà dépensé des dizaines de millions d’euros supplémentaires pour cela ! »

Migration secondaire

L’une des causes de cet allongement des procédures réside dans le fait que les services d’asile passent énormément de temps à traiter l’immense migration « secondaire ». Près de la moitié des adultes ayant introduit une demande d’asile dans notre pays l’année dernière sont en effet déjà enregistrés dans un autre État membre. En chiffres absolus, il s’agissait de 14 537 demandes sur un total de 36 871 en 2022. « Selon les règles de Dublin, les migrants peuvent être renvoyés vers le pays où ils ont initialement introduit une demande, mais cela n’arrive pratiquement jamais », regrette Francken.

Nouveau record

Après les astreintes (188 millions) et les condamnations (7 000), il s’agit du troisième record du gouvernement fédéral en matière d’asile. Cela démontre une nouvelle fois l’échec total de la politique belge. « Il est temps de changer de cap et d’externaliser la procédure d’asile en dehors de l’UE », concluent Francken et Safai.

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