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Portez votre identité wallonne avec fierté !
Ce week-end, je me rendrai à Namur. J’y célébrerai les fêtes de Wallonie avec conviction. Vive la Wallonie ! Vive les identités fortes ! Encore la N-VA et ses histoires d’identité... Vous feriez mieux de consacrer toute cette énergie à des dossiers vraiment urgents, comme l’explosion du déficit budgétaire. Une critique fréquente que l’on retrouve dans de nombreuses analyses politiques. Comme si l’économie était indépendante de l’organisation (in)efficace du pays. Comme si culture et identité n’étaient pas des moteurs de croissance et de prospérité économique. Car renforcer une identité partagée favorise en réalité le bien-être et la prospérité.
La note de départ de l’informateur flamand Bart De Wever (N-VA) est empreinte de cette question identitaire. Elle repose sur l’idée selon laquelle une politique économique qui tient compte des différences culturelles, et est donc différenciée, conduit à une plus grande prospérité. À l’inverse, le refus de tenir compte des différences culturelles au niveau de la politique économique conduit à un appauvrissement collectif. Une prise de conscience qui commence à se propager en Flandre, mais qui ne semble pas encore avoir atteint la Wallonie. L’accord de gouvernement de la Région wallonne et de la Communauté française compte 183 pages et 72 533 mots. Et le terme « identité » n’y apparaît pourtant que 5 fois, dont qu’une seule fois pour établir un lien, dans le cadre du tourisme, avec l’identité wallonne. Une occasion manquée.
La Flandre illustre parfaitement le fait qu’une identité engagée et mobilisée conduit non seulement à la cohésion culturelle, mais aussi à de meilleures performances économiques et à une plus grande prospérité. La Flandre n’aurait jamais connu un tel dynamisme et une telle prospérité si elle n’était pas parvenue à renouer avec son identité culturelle en tant que nation commerciale. La réussite économique de l’identité écossaise est elle aussi indéniable, surtout par rapport aux coutumes et aux symboles que l’on y associe (comme le kilt, les tartans et l’ancienne poésie écossaise). Des symboles qui, selon certains historiens, auraient été en grande partie inventés au XIXe siècle. Cela démontre que même des traditions créées peuvent donner un nouvel élan à tout un peuple.
Les régions qui ont le mieux réussi sont parvenues à associer leur savoir-faire commercial à leurs valeurs sociales et culturelles, transcendant ainsi la vision classique du développement économique des autorités, des ONG et des organisations philanthropiques. Car la recherche de l’efficacité, des économies d’échelle et de la standardisation ne suffit pas. Nous devons reconnaître à sa juste valeur l’impact de la croissance depuis la base, en partant de la communauté et en voyant au-delà du simple rendement économique. Une identité forte en tant que fondement économique.
Des études de la Banque mondiale et du FMI Le Fonds Monétaire International (FMI) a été fondé en 1945 et est actif dans le domaine financier. Cette institution internationale est gérée et contrôlée par les 188 États qui en sont membres. Outre une stabilité financière, une collaboration monétaire et le commerce international, le FMI promeut et soutient l’emploi, la croissance économique durable et la lutte contre la pauvreté en octroyant des crédits, en offrant un soutien technique, en dispensant des formations spécialisées et en prodiguant des conseils aux autorités. Il surveille également les tendances financières. FMI aboutissent à la même conclusion. Les cadres de développement traditionnels n’ont pas donné suffisamment de résultats, précisément parce que l’impact de la culture, de l’identité et du rôle des individus au sein de la communauté en tant que catalyseurs du changement a été sous-estimé. Des éléments difficiles à mesurer, mais d’autant plus pertinents. Le retard n’est pas qu’un phénomène économique. Il découle d’un manque de connaissances et de relations sociales, qui sont le fondement de toute communauté et garantissent l’équité. Et qui permettent cette croissance. La richesse culturelle et la prospérité économique partagée suivent lorsque la communauté est bien présente – et pas seulement les autorités ou le secteur privé.
Il est frappant de constater que le terme « Flandre » ne figure que trois fois dans le nouvel accord de gouvernement régional. Ce qui est remarquable, c’est qu’il apparaît précisément lorsqu’il s’agit d’encourager plus de francophones à aller travailler en Flandre. Une bonne ambition liée à une volonté de croissance économique. La Wallonie aussi a tout pour y arriver. Mais pour pouvoir exploiter ce potentiel, il faut parvenir à libérer la force d’une identité wallonne ressentie. Cette identité sera le catalyseur de la croissance sociale et économique. Que tous les francophones célèbrent cette identité ce week-end. Portez votre identité wallonne avec fierté et conviction, elle renforcera non seulement votre communauté, mais aussi votre économie. Vive la Wallonie !
Sander Loones
Député fédéral N-VA
Vous pouvez lire la version néerlandaise de cette carte blanche ici.