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Politique d’asile : sévère mais juste

Suite aux agressions et aux vols en masse à Cologne et dans d’autres villes allemandes, la chancelière allemande Angela Merkel veut renforcer la législation en matière d’asile. Tout demandeur d’asile qui subit une condamnation, même conditionnelle, ne sera plus le bienvenu en Allemagne. Aujourd’hui, cette mesure s’applique uniquement à ceux qui ont subi une condamnation effective d’au moins trois ans. Le secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration Theo Francken souligne que la politique en Belgique est déjà plus stricte qu’en Allemagne. « Depuis l’année dernière, nous respectons pleinement la directive européenne. Nous allons aussi loin que nous le pouvons et le devons », déclare-t-il.
« Il y a trois raisons valables de refuser ou de retirer la reconnaissance d’un réfugié », explique Francken. « Une première est qu’il ait fraudé, par exemple en mentant sur sa nationalité ou son nom. Une deuxième est qu’il ait commis des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité. Et une troisième est qu’il se soit rendu coupable d’actes criminels qui constituent une menace pour la sécurité nationale ou l’ordre public. » Le législateur belge n’a pas décrit avec précision en quoi consistaient exactement ces faits criminels ou la gravité qu'ils devaient avoir pour pouvoir refuser ou retirer une reconnaissance. Contrairement à l’Allemagne, ces décisions sont prises, dans notre pays, par le Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides, l’organisation qui octroie également le statut de réfugié. Si une personne conteste cette décision, elle peut faire appel devant le Conseil du Contentieux des Étrangers. Mais la responsabilité ne relève donc pas du secrétaire d’État Francken.
À la recherche de modèles
Nous devons néanmoins faire clairement comprendre aux nouveaux arrivants et aux demandeurs d’asile que les actes criminels sont interdits ici. « Si vous vous conduisez mal, vous êtes envoyé dans un centre fermé et votre dossier est clos », déclare Francken. « Nous vous renvoyons ensuite dans votre pays. » Selon le secrétaire d’État, il s’agit d’un petit groupe d’auteurs qui commettent des actes criminels. « La grande majorité des demandeurs d’asile se comportent bien. Mais si l’on donne un lit à des milliers de personnes, il est logique qu’il y ait aussi parmi eux des pommes pourries qui provoquent des incidents. Ce sont ces pommes pourries qui doivent partir. Ainsi, il y a un groupe de jeunes Afghans sur lesquels nous avons difficilement prise. Peut-être devrions-nous plutôt partir à la recherche de figures de leader ou de modèles au sein de cette communauté, afin de donner le bon exemple ? »
« La Belgique est un pays particulièrement humain, très accueillant », conclut Francken. « Mais nous sommes sévères avec ceux qui se comportent mal. Sévères mais justes. »