Plan de relance européen : la N-VA ne veut pas d’une union des dettes sur le dos de la prochaine génération

27 mai 2020

« Si nous n’y prenons garde, l’unité future de l’UE et la prochaine génération d’électeurs et de contribuables seront les grands perdants. » Les eurodéputés N-VA s’inquiètent du fonds de relance de 750 milliards d’euros présenté par la Commission européenne mercredi. Deux tiers sont composés de subventions. « L’Union repose sur la responsabilité et la solidarité, dans cet ordre précis. »

Le fonds de relance est la réponse de l’Europe à la crise du coronavirus. Cette proposition, baptisée Next Generation EU, constitue le point de départ des négociations relatives à toute une série de programmes de dépenses qui façonneront la politique de l’UE au cours des prochaines années.

Responsabilité et solidarité, dans cet ordre précis

Pour la N-VA, le soutien apporté par les autorités doit être efficace. Cela vaut également pour le plan de relance européen, explique le chef de délégation N-VA au Parlement européen Geert Bourgeois. « L’Union repose sur la responsabilité et la solidarité, dans cet ordre précis. Les moyens doivent parvenir là où ils sont nécessaires. Et ils doivent être assortis de conditions, comme des réformes au niveau du marché du travail et du tissu économique. Nous veillerons de près à ce que cet argent soit consacré à des investissements pour l’avenir et non à de simples dépenses courantes. »

Les eurodéputés N-VA se montrent critiques quant à la répartition des moyens prévus par le plan. Avec deux tiers de subventions et seulement un tiers d’emprunts, elle est complètement déséquilibrée.

Protection du tissu entrepreneurial européen

L’eurodéputé N-VA Johan Van Overtveldt réclame une meilleure protection des entreprises et des citoyens qui travaillent et épargnent. Pour lui, le renforcement du marché intérieur est une nécessité absolue. Il demande une protection temporaire de notre tissu entrepreneurial. « La société d’investissement chinoise a constitué un trésor de guerre de 1000 milliards de dollars et recherche des actifs intéressants. Cela vaut également pour d’autres grands groupes internationaux. L’Europe doit agir maintenant afin de protéger nos belles entreprises innovantes et prometteuses contre les reprises hostiles. »

Pas d’impôts européens

Parallèlement aux discussions relatives au plan de relance, son financement doit également être abordé. La délégation N-VA ne veut pas d’impôts européens. « La proposition de la Commission de lever une taxe du marché intérieur est totalement inacceptable », explique Geert Bourgeois. « Cela saperait la plus grande réalisation de l’UE, le marché intérieur. Contrairement à ce qu’affirme von der Leyen, ce ne serait pas un pas en avant, mais deux pas en arrière. »

Une contribution équitable des géants de l’Internet

Pour Van Overtveldt, ce n’est pas aux citoyens qui travaillent et épargnent de payer l’addition. « Nous devons profiter de l’occasion pour trancher un débat de longue date : il est temps que les géants de l’Internet contribuent de manière équitable à la relance. Ils y ont d’ailleurs tout intérêt. Ces géants du numérique doivent contribuer de manière juste là où ils exercent leurs activités. »

La prochaine génération ne doit pas en faire les frais

Selon l’eurodéputée Assita Kanko, les propositions de remboursement de ce train de mesures doivent se concentrer sur les efforts qui peuvent être consentis de manière réaliste. Pas seulement les prochaines semaines, mais les prochaines années. « Bien que nos travailleurs et entreprises aient besoin d’une protection à court terme afin de survivre, la relance doit être axée sur la stimulation de la croissance et de l’innovation à long terme. Ce plan de relance fait que chacun pense avoir remporté une bataille, mais si nous n’y prenons garde, c’est l’unité future de l’UE et les moyens de subsistance de la prochaine génération d’électeurs et de contribuables qui risquent d’en faire les frais », conclut Kanko.

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