Phoenix.brussels : une prime coûteuse et inutile

17 janvier 2022

Le ministre bruxellois de l’Emploi Clerfayt a décidé de prolonger la prime phoenix.brussels de six mois. Cette prime est destinée aux employeurs qui recrutent des Bruxellois. Malgré le faible intérêt dont elle a bénéficié en 2021, la prime restera donc inchangée au moins jusqu’au 30 juin 2022. Le député bruxellois Gilles Verstraeten (N-VA) se demande si la mesure a fait l’objet d’une évaluation et pense que le gouvernement devrait revoir les priorités de sa politique relative au marché du travail : « Les entreprises n’ont pas besoin d’argent, mais de travailleurs formés. Il faut mettre l’accent sur l’activation et la formation. »

Tous les employeurs, même ceux établis en Flandre et en Wallonie, peuvent bénéficier de la prime phoenix.brussels lorsqu’ils recrutent des Bruxellois. Le budget initial prévu était de 30 millions d’euros en 2021 et 15 millions cette année, mais la demande a été largement surestimée puisqu’à peine 6 millions d’euros de primes ont finalement été versés. Verstraeten s’était montré sceptique dès le départ : « Il y a suffisamment d’emplois à Bruxelles, mais ils ne sont pas occupés par des Bruxellois car ceux-ci ne sont pas suffisamment formés ou ne sont pas actifs sur le marché du travail. Le fait que le gouvernement ait prévu de tels montants en dit long sur son manque de compréhension de la véritable nature du problème du marché du travail à Bruxelles. »

Des remarques à faire

6,75 millions d’euros sont encore prévus pour cette mesure cette année. « Le gouvernement est apparemment satisfait des chiffres de 2021, car il ne change rien au contenu ni aux conditions de la prime. Je me demande même s’il a procédé à son évaluation... Car il y aurait certainement des remarques à faire, y compris du côté des travailleurs. Ainsi, un employeur peut bénéficier de la prime même s’il ne propose qu’un contrat à mi-temps de six mois. Si le contrat n’est pas prolongé, la personne se retrouve au chômage. »

Des emplois subsidiés onéreux

Verstraeten dénonce ces formes onéreuses d’emplois subsidiés : « Les employeurs ne veulent pas de subsides, mais des travailleurs qualifiés. Cette prime peut permettre d’enjoliver les chiffres du chômage à court terme, mais elle ne va pas résoudre les problèmes structurels du marché du travail bruxellois. Le gouvernement ferait mieux de consacrer l’argent de la prime phoenix.brussels à la formation et à l’accompagnement des demandeurs d’emploi bruxellois. Ou d’investir dans un plan de stimulation de l’esprit d’entreprise des Bruxellois. Nous avons besoin d’une politique d’activation ciblée avec une vision claire pour la création d’emplois dans le secteur privé. »

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