Vous êtes ici
Pas de conditions de visa spéciales pour la Turquie

La Commission a donné son feu vert pour autoriser les citoyens à voyager sans visa à partir du mois de juin, même si un rapport présenté révèle que la Turquie ne satisfait pas à toutes les conditions usuelles. « Incompréhensible », estime le parlementaire européen Sander Loones. « L’accord sur l’asile avec la Turquie prévoit clairement qu’il n’y aura pas de conditions de visa spéciales pour la Turquie. La Commission elle-même reconnaît que la Turquie ne satisfait pas aux 72 conditions, mais veut tout de même pousser dans cette direction. » La Turquie présente en outre des manquements graves. « Au lieu de reculer devant Erdogan, la Commission européenne devrait plutôt pointer avec assertivité sa politique déplorable dans le domaine de la liberté d'expression et de la lutte contre la corruption et le terrorisme : des conditions qui doivent encore être respectées avant de pouvoir évoquer la possibilité d’une libéralisation des visas », explique Loones.
La hâte de la Commission déplaît clairement à Loones : « Depuis des semaines, le président de la Commission Jean-Claude Juncker déclare fermement qu’un assouplissement des visas n’est pas possible si les normes usuelles ne sont pas respectées. Pourquoi retourne-t-il sa veste ? Je pars du principe que le Parlement européen ne tombera pas dans le même piège et refusera tout débat à ce sujet tant que la Turquie ne satisfera pas de manière effective à toutes les conditions. »
Un frein de secours plus fort est nécessaire
Loones plaide en outre pour la nécessité d’un frein de secours plus fort : « Le gouvernement belge en invoquait déjà la nécessité depuis des mois. À l’époque, nous n’avons pas été suivis. Les esprits semblent à présent plus mûrs. » L’Allemagne et la France sont aujourd’hui favorables à l’idée. Et pour la première fois, la Commission européenne a également déclaré qu'elle travaillait à un élargissement de la procédure afin de suspendre une exemption de visa. Cela sera possible plus rapidement à l’avenir, sur la base de davantage de raisons et dans plus de situations. « Notre proposition est donc acceptée et est même intensifiée. La N-VA est à nouveau au premier plan pour introduire des mesures plus strictes. La politique de push-back que nous avons présentée a d’abord été conspuée mais constitue désormais la norme. Il en va de même pour l’imposition de limites maximales au nombre de demandeurs d'asile syriens qui peuvent être accueillis au sein de l'UE. Ce frein de secours plus fort est lui aussi crucial. Lorsque la Turquie viole les droits de l’homme, met un terme à la reprise d’illégaux ou ne respecte pas les obligations en matière de lutte contre le terrorisme, il ne peut être question de voyager sans visa. »