Pas d’argent pour la Turquie

La Commission européenne compte offrir pas moins de 244 millions d’euros au président turc Erdogan en 2019. Officiellement, il s’agit d’une « aide de préadhésion » destinée à aider la Turquie à se préparer à devenir membre de l’UE. L’eurodéputé Sander Loones se montre critique : « Le Parlement européen a indiqué l’année dernière que les négociations d’adhésion avec la Turquie devraient être suspendues formellement si Erdogan mettait en application sa nouvelle constitution. Il semble qu'on y arrive. Il n’est donc pas cohérent de lui verser des centaines de millions d’euros. L’Europe ferait mieux d’investir cet argent dans des accords essentiels avec les pays d’origine afin d’organiser un meilleur accueil dans la région et de réduire l’immigration vers l’UE. »

Le président Erdogan a été réélu dès le premier tour des élections turques. Son parti, l’AKP, a en outre remporté la majorité parlementaire avec son partenaire de coalition, le MHP. Avec ce résultat, Erdogan va pouvoir mettre en œuvre ses réformes constitutionnelles approuvées lors d’un référendum en 2017 (à une courte majorité). Celles-ci lui accorderaient encore plus de pouvoir.

Sander Loones : « l’Union européenne doit prendre position. Il est significatif que le Conseil ait parlé de la Turquie en tant que pays partenaire la semaine dernière, en évitant bien le terme de candidat à l’adhésion. J’attends du Parlement européen une prise de position encore plus claire, c'est-à-dire un appel à mettre formellement un terme aux négociations avec la Turquie. Le Parlement se conformerait ainsi au vote qui a eu lieu en son sein. Et nous donnerions aux 48 % de la population turque qui n’ont pas voté pour Erdogan ce contre-signal fort qu’ils sont en droit d’attendre de l’Union européenne. »

« Pour la N-VA, les choses sont claires : la Turquie est un partenaire stratégique, mais pas un candidat à l’adhésion à l’UE. Nous devons donc mettre un terme aux aides à l’adhésion dont elle bénéficie », conclut Loones.