Parlement européen : les partis traditionnels souhaitent le maintien d’une politique agricole dépassée

16 octobre 2020

Mardi prochain, le Parlement européen doit se prononcer sur la politique agricole commune (PAC). L’objectif de la PAC est de permettre la culture durable de denrées alimentaires suffisantes. Elle doit également promouvoir des produits agricoles à des prix raisonnables pour les consommateurs et un revenu décent pour les agriculteurs. À quelques jours du vote, aucun document ni texte n’est encore disponible, et les discussions sont tout sauf transparentes. La délégation N-VA au Parlement européen s’en indigne.

Une parodie de bonne gouvernance

L’eurodéputé et président de la commission des budgets Johan Van Overtveldt réclame plus de sérieux et de transparence. « La politique agricole commune représente encore un tiers du budget de l’UE, il s’agit donc d’un dossier majeur et d’un budget considérable. On ne peut prendre une telle décision à la légère. Après deux ans de négociations, les partis traditionnels vont conclure cette semaine dans les coulisses du Parlement des accords qui détermineront la politique agricole des sept prochaines années. Une véritable parodie de bonne gouvernance. Je ne peux m’empêcher de penser que ces partis traditionnels, en dépit de toutes les promesses quant à la nécessité d’une PAC réformée et orientée vers l’avenir, souhaitent au maximum maintenir le statu quo en octroyant un maximum de subventions avec un minimum de conditions, au risque de nuire à la biodiversité et au climat. »

Amnésie ou schizophrénie ?

Pas plus tard que la semaine dernière, une majorité votait encore des objectifs climatiques très ambitieux. Tous les secteurs allaient paraît-il devoir contribuer. La réalité est tout autre, regrette Van Overtveldt. « Cette semaine, c’est tout le contraire. Les partis traditionnels souffrent soit d’amnésie, soit de schizophrénie. Quand il s’agit de politique agricole, les objectifs en matière de biodiversité et de verdissement ne semblent plus aussi importants. Cette incohérence aura des conséquences. Si un tiers du budget est pour ainsi dire exempté et ne doit pas contribuer de manière substantielle à une transformation durable, la pression reposera entièrement sur les autres secteurs. »

Néfaste pour les petites exploitations agricoles flamandes

Le chef de la délégation N-VA Geert Bourgeois s’inquiète de l’impact sur la Flandre. « Ce n’est pas rendre service aux agriculteurs flamands. Jusqu’à présent, la politique agricole européenne a surtout débouché sur des économies d’échelle massives, avec des conséquences néfastes pour les petites exploitations agricoles flamandes. Cette nouvelle PAC devait être un instrument permettant un revirement économique et une agriculture orientée vers l’avenir et basée sur un modèle d’entreprise rentable, l’agriculture étant un partenaire naturel dans la lutte contre le changement climatique. Ce ne sera pas le cas au vu de ce qui est sur la table. Les petites entreprises qui offrent une réelle valeur ajoutée ne sont pas stimulées et ces projets mettent à mal l’idée même d’une agriculture sur mesure pour la Flandre. » 

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