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Nouveau témoignage sur les abus au sein du CPAS d’Anderlecht
La mauvaise gestion qui règne au CPAS d’Anderlecht a été révélée la semaine dernière. Certaines personnes reçoivent un revenu d’intégration alors qu’elle n’y ont pas droit et les travailleurs décrivent des conditions de travail chaotiques. Dans un témoignage, un conseiller du CPAS fournit de nouveaux éléments. « Les responsables politiques et l’administration ont ignoré les signaux d’alarme », explique le député fédéral Wouter Raskin.
À l’occasion de l’audition, José Fernandez Lopez, conseiller du CPAS d’Anderlecht, a remis une lettre à la commission Affaires sociales dans laquelle il expose de nouveaux éléments concernant la situation au sein du CPAS d’Anderlecht. Il y explique que la sonnette d’alarme a bel et bien été tirée à plusieurs reprises.
Dans sa lettre, Lopez souligne plusieurs problèmes mis au jour lors de la crise du coronavirus. Des décisions politiques n’auraient pas été mises en œuvre, ce qui aurait donné lieu à des plaintes de citoyens qui sont restés sans aide pendant des mois. Un audit interne a révélé des problèmes et émis des recommandations, mais ceux-ci ont été ignorés.
Signaux d’alarme ignorés
Une cellule anti-fraude avait été proposée en 2021 après des soupçons de fraude, mais elle n’a jamais été mise en place. Il a également été constaté que la directrice financière travaillait sans autorisation pour la zone de police Midi (2022-2023). Cela soulève des questions sur des doubles paiements ou un financement par le CPAS, qui sont restées sans réponse. Les demandes d’adresses de référence de sans-abri ont par ailleurs fortement augmenté, ce qui fait craindre d’éventuels abus. Sans oublier les problèmes de gestion immobilière : pendant des années, le CPAS était propriétaire d’un bâtiment vacant alors qu’il louait des locaux ailleurs.
« Cette lettre montre que la sonnette d’alarme a bel et bien été tirée par le passé, mais que chaque initiative a été bloquée au niveau politique et administratif », réagit le député fédéral Wouter Raskin. « C’est un énième exemple de scandale autour du PS, avec un système de clientélisme, de népotisme et de possible fraude sociale. »
Des personnes dans le besoin livrées à elles-mêmes
Ces révélations accroissent la pression sur la ministre Karine Lalieux (PS). « Le PS se définit comme un parti social, mais cette situation montre bien qu’il ne l’est pas », explique Raskin. « Des personnes dans le besoin se sont retrouvées livrées à elles-mêmes. Ce n’est pas seulement triste, c’est carrément scandaleux. »
La ministre a quitté la commission sans même commenter le contenu de la lettre, tandis que l’ancien et l’actuel présidents du CPAS ne se sont même pas présentés.
Commission d’enquête parlementaire
Pour la N-VA, ces abus au sein du CPAS d’Anderlecht sont absolument inacceptables. Elle demande la création d’une commission d’enquête parlementaire. « Lorsque même les responsables se dérobent, la commission d’enquête est le seul moyen de découvrir la vérité », conclut Raskin.