Nouveau plan stratégique de la politique scientifique fédérale : « Et pour les Flamands, la même chose »

16 août 2022

Le 20 juillet, le secrétaire d’État compétent Thomas Dermine (PS) et le nouveau directeur de Belspo ont signé un nouveau plan stratégique relatif à la politique scientifique fédérale. Une information a priori intéressante. Et pourtant, le plan ne figure même pas sur le site Internet de Belspo. Pire : au moment de sa signature, il n’en existait pas de version en néerlandais. Elle ne serait d’ailleurs toujours pas disponible.

« Cela s’inscrit dans la tendance générale initiée par le secrétaire d’État », explique la députée fédérale Frieda Gijbels. « Il n’est toujours pas question de poursuivre l’autonomisation des institutions scientifiques fédérales alors que cela figure dans l’accord de gouvernement. On prend au contraire un virage à 180 degrés vers une gestion centralisée, avec de nouveaux recrutements au sein de Belspo. Pas vraiment ce dont nous avons besoin en ce moment... Différents projets mégalomanes sont par ailleurs dans les cartons, recouverts d’une épaisse sauce belgiciste. Pensons à l’aménagement du parc du Cinquantenaire, pour un montant de 170 millions d’euros, afin de lui permettre de servir de décor aux célébrations des 200 ans de la Belgique en 2030. »

Pesant et coûteux

Et ce n’est pas tout. La Belgique est le sixième contributeur de l’ESA, l’Agence spatiale européenne (1,45 milliard pour la période 2020-2024). L’ESA garantit un bon retour sur investissement pour les pays participants, mais la façon dont ces moyens sont répartis entre les régions est totalement opaque. Une épine dans le pied de l’économie spatiale flamande, qui aimerait plus de concertation et voudrait avoir son mot à dire depuis plusieurs années. « Mais le secrétaire d’État ne veut pas de concertation structurelle ; cela ressort clairement des questions parlementaires. Ce n’est pas normal », estime Gijbels. « Quand il est question de tels budgets, une répartition transparente et équitable est le minimum. »

« Alors que la recherche scientifique et la culture sont des compétences intrinsèquement communautaires et que les institutions scientifiques fédérales devraient mener un débat de fond pour s’assurer de rester pertinentes et abordables, le gouvernement Vivaldi freine l’autonomisation et se dirige tout droit vers une politique centraliste pesante et coûteuse », explique Gijbels.

Forte orientation francophone

« Alors que nous avons besoin de structures modernes, légères et flexibles, nous nous heurtons une fois de plus à une politique scientifique caractérisée par une administration superflue et inefficace, à la forte orientation francophone. Ce n’est plus possible. En cette période où nous devons veiller à utiliser intelligemment nos moyens limités, cette situation est intolérable. »

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