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Négociations sur l’avenir des centrales nucléaires : « Van der Straeten doit être dessaisie du dossier »

Dans VTM Nieuws, le président de la N-VA Bart De Wever s’est montré très critique envers les écologistes et Tinne Van der Straeten en particulier. « Van der Straeten négocie avec Engie pour échouer. Elle doit être dessaisie du dossier. S’il le faut, De Croo doit mettre les écologistes de côté. Nous sommes prêts à fournir une majorité de rechange. »
Dans une lettre publiée la semaine dernière, Engie a demandé au gouvernement De Croo de co-investir dans la prolongation des deux centrales nucléaires les plus récentes. « Ce n’est guère surprenant », explique De Wever. « Si l’on ne prolonge ces centrales que de dix ans, le rendement est incertain. Partout dans le monde, les prolongations sont bien plus longues, jusqu’à 90 ans aux États-Unis. Nous devons prolonger nos centrales de vingt ans afin d’en garantir le rendement. Sinon, Engie, que le gouvernement Vivaldi a placé dans un fauteuil, continuera de réclamer le beurre et l’argent du beurre. »
La vache à lait de Paris
Bart De Wever n’est toutefois pas opposé à une participation. « Volontiers, même. J’avais manifesté contre la vente du secteur énergétique belge à la France par le gouvernement Verhofstadt. C’était une privatisation à la belge : vendre des entreprises publiques belges à des entreprises publiques françaises. Depuis, nous sommes la vache à lait de Paris. J’aimerais que nous sortions de cette situation et reprenions le contrôle de notre secteur énergétique. Mais nous devons alors viser une prolongation réaliste de nos centrales et négocier pour réussir. Avec Tinne Van der Straeten, c’est tout l’inverse. »
« Van der Straeten doit être dessaisie du dossier »
Pour De Wever, Van der Straeten doit être dessaisie du dossier. « Lors des négociations en 2020, tout le monde s’accordait à dire que les centrales devaient absolument être prolongées. Deux ans plus tard, rien n’a encore été fait. De Croo doit se saisir du dossier. C’est la dernière chance si nous ne voulons pas perdre ces centrales, avec toutes les conséquences que cela aurait sur la sécurité d’approvisionnement, le prix pour les consommateurs et l’environnement. Pour des raisons qui nous dépassent, les partis écologistes sont obsédés par les centrales au gaz polluantes et coûteuses. Et Van der Straeten omet par ailleurs de dire la vérité : il faudra en réalité plus de centrales nucléaires. Elle compte en effet sur des importations françaises qui ne viendront pas. »
Vente par les partis écologistes et libéraux
Une telle participation nécessitera au final de l’argent public, et donc des taxes, alors qu’Engie gagne des milliards d’euros en raison des prix élevés de l’énergie. « C’est désolant, mais cela s’explique par le fait que les écologistes et les libéraux ont vendu la boutique entière à la France à l’époque », explique De Wever. « Nous ne devons pas nous étonner d’être devenus une véritable vache à lait. Voilà pourquoi nous devons reprendre ces entreprises en main. »
Majorité de rechange
La situation se dégrade, estime De Wever. « Nous faisons face à une immense crise de l’énergie, également en raison de la guerre en Ukraine. Les prix atteignent des niveaux jamais vus. Notre autonomie stratégique est cruciale et nous devons donc assurer nous-mêmes notre production d’énergie. Nous avons une industrie grande consommatrice d’énergie, en tête au niveau européen. Mais nous ne savons même pas si nous en aurons encore en 2025 ou 2026... C’est hallucinant. » Bart De Wever fait donc une proposition : « S’il le faut, De Croo doit écarter les écologistes du gouvernement. Nous sommes disposés à fournir une majorité de rechange sans rien demander en retour. Je suis prêt à signer dès demain. »
Révolution
À terme, il serait préférable que toutes les compétences relatives à l’énergie soient cédées à la Flandre. « C’est déjà en grande partie le cas, sauf pour l’offshore et le nucléaire. Et c’est là que le bât blesse. Mais il faudrait une révolution, car le Parlement flamand reprendrait une compétence à la Belgique. Volontiers, mais je ne suis pas sûr que nous trouvions une majorité en ce sens. »