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N-VA : « Le budget belge se noie dans le coronavirus et l’europhilie du gouvernement Vivaldi »
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« Depuis le départ, je mets en garde la secrétaire d’État De Bleeker contre la fragilité du budget. » En 2021, le déficit budgétaire fédéral s’élèvera à 29 milliards d’euros, soit quatre milliards de plus qu’initialement prévu. C’est ce qui ressort du rapport du comité de monitoring. En cinq mois seulement, le déficit a donc augmenté de 14 %. « La Cour des comptes et la Commission européenne ont également indiqué que le budget fédéral avait été établi sur la base de paramètres erronés. Et les Vivaldistes pensent que nous pouvons nous permettre d’envoyer un milliard d’euros de plus à l’UE... », dénonce le député Sander Loones.
Dans ses communications dans les médias, la secrétaire d’État au Budget Eva De Bleeker (Open Vld) semble vouloir s’en tenir à la trajectoire budgétaire prévue dans l’accord de gouvernement. Elle a ainsi annoncé à la radio que pour les années 2022, 2023 et 2024, outre un effort budgétaire fixe de 2 %, un effort variable de 3 % serait instauré. Sander Loones : « Cette trajectoire, qui paraissait irréalisable dès le premier jour avec cette coalition de centre-gauche, semble maintenant totalement irréaliste. C’est inquiétant, car les déficits et dettes d’aujourd’hui seront les nouveaux impôts de demain. »
La grève aggrave les problèmes budgétaires
La N-VA demande au gouvernement fédéral de mieux anticiper la relance économique. Il s’agit avant tout de rendre notre marché du travail plus flexible. Cela ne coûte rien et peut rapporter beaucoup. Le député fédéral Björn Anseeuw explique : « Le fait d’augmenter le nombre de personnes au travail va permettre de réduire les allocations et d’augmenter les revenus, ce qui va renforcer notre sécurité sociale. Ces chiffres budgétaires catastrophiques démontrent une nouvelle fois que c’est la seule voie à suivre. »
La grève nationale annoncée est d’autant plus injustifiable au vu de toutes ces données, estime Anseeuw : « L’attitude des syndicats est révoltante. Alors que nous sommes en pleine crise et risquons de perdre des milliers d’emplois, ils cherchent à les rendre beaucoup plus chers que chez nos voisins. Les pertes d’emploi seront encore plus nombreuses, ce qui va augmenter la pression exercée sur la Sécurité sociale En Belgique, la sécurité sociale relève jusqu’à aujourd’hui du fédéral. Les principaux piliers de la sécurité sociale belge sont l’assurance maladie-invalidité (INAMI), les pensions, l’assurance-chômage et les allocations familiales, sans oublier les maladies professionnelles, les accidents du travail et les vacances annuelles. Certains partis flamands prônent depuis longtemps le transfert de (grands pans de) la sécurité sociale aux régions et communautés. sécurité sociale et le budget fédéral. À travers leur action, les syndicats ne défendent nullement les intérêts des travailleurs et des milliers de familles concernées. Bien au contraire. »
La Belgique bloquée
La N-VA n’a eu de cesse de mettre en garde le gouvernement De Croo ces derniers mois. L’absence de marge de réserve dans le budget fédéral initial en pleine période de crise est injustifiable. « Que font les gouvernements normaux ? Ils prévoient une marge de réserve afin de pouvoir intervenir en cas d’urgence », explique Loones. « Les Vivaldistes ont choisi une autre voie. Chaque euro de la provision interdépartementale habituellement utilisée à cet effet a déjà été réparti entre les vingt ministres et secrétaires d’État. Voilà le résultat d’un gouvernement volumineux qui doit acheter la paix politique. Nous ne disposons d’aucune marge budgétaire alors que les coups durs se succèdent. »
Un milliard d’euros de plus pour l’Europe
Dans un tel contexte, il est d’autant plus surprenant que la Chambre ait approuvé sans la moindre réserve la décision de l’UE relative aux ressources propres. La contribution de la Belgique à l’UE a ainsi augmenté d’un milliard d’euros. « Comme si cette détresse budgétaire ne suffisait pas au gouvernement fédéral, les Vivaldistes estiment que la Belgique peut s’offrir le luxe d’envoyer un milliard d’euros de plus vers l’Europe », explique Loones avec étonnement.
« Et la Belgique ayant trop rapidement accepté le compromis européen, nous ne recevrons pas la part que nous méritions. La Belgique a mal négocié. Prenons l’exemple des moyens issus du fonds de relance de l’UE. Dans son rapport annuel, la Banque nationale montre clairement que les États membres de l’Est et du Sud sont nettement avantagés. Le Belgique se situe largement en dessous de la moyenne européenne alors que nous sommes gravement touchés par la crise du coronavirus. Si l’on analyse les répercussions économiques, c’est-à-dire l’impact sur le PIB Le produit intérieur brut (PIB) correspond à la production totale de biens et de services au sein d’un pays, tant d’entreprises que des administrations. Il est généralement utilisé comme critère d’évaluation de la prospérité d’un pays. C'est la raison pour laquelle la N-VA surveille de près l’évolution du PIB belge. PIB , nous devrions recevoir 14 milliards d’euros de l’UE, mais avec ce compromis européen, nous devrons nous contenter de 5,9 milliards. »